« Nous sommes liés par l’audace de l’espoir »

Il Cavaliere a encore frappé. A l’occasion du sommet du G8 présidé pour la troisième fois par Silvio Berlusconi, ce dernier a accordé hier une longue interview au Figaro. Sans grand enthousiasme, je lis cet article et j’apprends que le chef d’Etat italien « croit en une Europe plus forte » tout en louant les mérites du Président de la République Française lors de sa présidence à la tête de l’Union européenne qui « a conduit ce semestre avec intelligence et détermination ». Jusque là rien de nouveau du Berlusconi pur jus, soutenant ses amis de toujours. Cependant, quelle surprise, quelques lignes plus bas : ce même Berlusconi vante, cette fois-ci, les qualités humaines et politiques de Barack Obama et le qualifie de « leader concret et positif, qui se prépare à fond sur les questions de politique internationale avec lequel on peut raisonner. Nous sommes liés par l’audace de l’espoir ». Là, je reste sans voix un instant...et décide de réagir à la lecture de ces mots qui sonnent faux.

Ce puissant homme d’affaires attiré par le pouvoir, surfe allégrement sur la mode "Obamania". Certes il n'est pas le seul. Petit rappel : à la suite de la brillante élection du Président des Etats-Unis, il le trouvait « trop bronzé »... Berlusconi a ce don : il irrite, agace et fascine à la fois. Les Italiens peuvent être subjugués par ce dynamique septuagénaire –toujours bronzé- capable de sortir des blagues grivoises devant les caméras, et atterrés notamment par la mainmise audiovisuelle qu’il opère sur les chaines télévisuelles italiennes. Et pourtant, ils continuent de voter pour lui et ses troupes ! Incroyable mais vrai. Ne dit-on pas que le plus important en politique, comme ailleurs, est de ne jamais laisser indifférent ? Il réussi (malheureusement) mieux que quiconque dans ce domaine…