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Cécile Vannier 17 ans victime de l'attentat du Caire - 22 février 2009

Publié le 25 février 2009 par Sylvainrakotoarison
(dépêches)
Où a eu lieu l'attentat du Caire du 22 février 2009 ? ICI.
Attentat du Caire : les amis de Cécile, 17 ans, traumatisés
Agnès Leclair
25/02/2009 | Mise à jour : 10:29 | Commentaires  20 | Ajouter à ma sélection
Le groupe victime de l'attentat était composé de 54 jeunes de 11 à 17 ans et de 7 adultes. Une trentaine de jeunes sont rentrés lundi à Levallois-Perret. Crédits photo : RICHARD VIALERON/LE FIGARO.
Les adolescents touchés par l'attaque de dimanche sont rentrés en France .
 
Ceux qui connaissaient Cécile Vannier, 17 ans, ne semblent toujours pas y croire. Issue d'une vieille famille de Levallois-Perret, la jeune lycéenne a été tuée dimanche soir dans l'attentat du Caire. Ses parents, déjà touchés par la mort d'un premier enfant il y a plusieurs années, se sont envolés lundi pour la capitale égyptienne.
Ci-dessus, Cécile, la lycéenne tuée au Caire (DR/Facebook).
Fiora, qui avait rencontré Cécile lors d'un précédent séjour organisé en 2008 par la mairie de Levallois au Mexique, la décrit comme une fille «joyeuse», «qui adorait les voyages et les découvertes». Elles devaient d'ailleurs partir ensemble en Égypte, jusqu'à ce que Fiora décide d'opter pour un autre séjour en avril. Un changement de programme qui lui donne le sentiment d'être une rescapée.
Lundi, Fiora se pressait avec une vingtaine de collégiens et lycéens, les yeux rougis, devant l'hôtel de ville pour attendre le retour de leurs autres camarades touchés par l'attentat. À l'arrivée des deux cars de la mairie venus récupérer les familles et la trentaine de jeunes Levalloisiens arrivés lundi matin à l'aéroport de Roissy, ils cherchaient des yeux leurs amis.
Les jeunes victimes, protégés par un cordon de police, accrochés au bras de leurs parents ou emmitouflés dans leur capuche, sont rentrés discrètement dans la mairie sans s'exprimer, réservant leur récit à la cellule de soutien psychologique mise en place à Roissy. Ils devront également raconter leur calvaire aux enquêteurs de la sous-direction antiterroriste (Sdat) de la police judiciaire et de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI).
«Elle a tout vu au ralenti»
Le groupe victime de cet attentat était composé de 54 jeunes de 11 à 17 ans et de 7 adultes. Arrivés le 16 février en Égypte pour un séjour touristique de huit jours, ils ont été surpris par l'explosion à la veille de leur retour, alors qu'ils sillonnaient un quartier touristique du vieux Caire, le bazar Khan el-Khalili.
«Ils ne parlent pas beaucoup pour l'instant. Même à leurs parents», selon Jean-Yves Cavallini, adjoint au maire, qui a pris en charge les familles avec l'aide d'une équipe d'aide psychologique. Certains proches acceptaient lundi d'évoquer le drame. Comme Elsa, 14 ans, rassurée de savoir sa sœur jumelle Malou en vie : «Pour l'instant, elle est encore sous le choc. Elle m'a simplement raconté que l'attentat s'est passé comme au cinéma, qu'elle a tout vu au ralenti.»«Nous avons appris qu'il y avait eu un attentat en Égypte en regardant le journal télévisé. Ma mère était très inquiète et elle a passé toute la soirée à la mairie pour être informée», rapporte également Elsa. Finalement, la famille a appris avec un grand soulagement que la jeune fille était seulement blessée au pied et souffrait de légères égratignures. Elle devait retrouver les siens lundi soir, comme huit autres jeunes restés hospitalisés plus longuement au Caire. Trois adolescents ayant eu les tympans crevés ou touchés par des éclats au poumon doivent pour leur part être rapatriés ce matin en avion sanitaire.
Le père d'un des accompagnateurs des jeunes en Égypte a pour sa part indiqué que son fils, joint par téléphone avant son retour, «avait du mal à parler» et «avait l'air très choqué» : «Il m'a dit que ça a sauté à dix mètres de lui.» «Je ne réalise pas tout à fait ce qui s'est passé, à croire que l'on est dans un cauchemar», souffle une autre élève du collège Louis-Blériot. Delphine, scolarisée quant à elle au collège Saint-Julien, a eu une de ses amies au téléphone. Elle lui a parlé de corps mutilés et de trottoirs maculés de sang. «Heureusement, elle a l'air de bien encaisser», se rassure l'adolescente.
«C'est un choc terrible. Ce qui compte après ce moment d'émotion, c'est de faire en sorte que les enfants soient bien encadrés», résume le maire de Levallois-Perret, Patrick Balkany. De leur côté, le lycée et les collèges de la ville préparent déjà une cellule de soutien psychologique pour la rentrée des classes, lundi prochain.
Attentat au Caire : les ados français de retour en France
J.B. (lefigaro.fr) Avec AFP et AP
23/02/2009 | Mise à jour : 21:26 | Commentaires  63 | Ajouter à ma sélection
Le lieu de l'explosion, dimanche soir, au coeur du Caire historique. Crédits photo : AP
Le parquet antiterroriste de Paris a ouvert une enquête après l'attentat de dimanche, dans le quel une jeune touriste Française de 17 ans a trouvé la mort. L'attaque n'a pas été revendiquée mais trois suspects ont été arrêtés.
 
Choqués. Un groupe de 55 jeunes Français frappés par l'attentat meurtrier du souk du Caire est arrivé lundi matin sur le tarmac de Roissy Charles de Gaulles. A peine arrivés, ils ont été accueillis par leurs familles en «zone réservée» à l'abri des regards et des médias. Quinze autres jeunes sont restés dans la capitale égyptienne, dont trois encore hospitalisés après l'attentat qui a coûté la vie dimanche soir à une adolescente française de 17 ans. Ils devraient être rapatriés mardi.
Des versions contradictoires circulent sur les circonstances du drame. Selon les services de sécurité, une grenade, qui a explosé vers 18h50 locales avait été placée dans un sac en plastique sous un banc en pierre de la place de la mosquée al-Hussein, un des plus grands sanctuaires islamiques du Caire historique, près du souk Khan al-Khalili. «C'était un engin explosif de fabrication artisanale apparemment jeté d'un toit vers une zone de cafés», avait déclaré dans un premier temps un responsable de la police. Selon une autre source policière, l'engin «contenait des morceaux de métal et des clous». Des témoins ont dit que l'engin a été lancé en direction du groupe. Un second engin aurait été désamorcé par des artificiers. D'après l'agence Reuters qui cite les services de sécurité égyptiens, l'attentat n'a pas été revendiqué. Trois suspects ont été arrêtés par la police, près du lieu de l'attentat. D'autres seraient entendus comme témoins.
«On s'est tous mis à courir»
Grièvement blessée dans l'explosion, la jeune Française est décédée à l'hôpital peu après son admission. Agée de 17 ans, elle était originaire de Levallois-Perret, près de Paris. La victime faisait partie d'un groupe de 54 jeunes (et plusieurs accompagnateurs) majoritairement issus de cette ville de la proche banlieue parisienne. Arrivés le 16 février en Egypte, ils allaient quitter le pays lundi, Le Caire constituant l'ultime étape du séjour. «Nous étions tous regroupés avant d'organiser le quartier libre. Il y eu une très forte détonation. Puis les cris, du sang. On s'est tous mis à courir», a raconté Romy Janiw, une jeune accompagnatrice de 28 ans. Elle souligne que si le groupe est très choqué, personne n'a craqué dimanche soir. «Il y a eu des pleurs, mais le contrecoup risque d'être au retour». «Nous sommes bouleversés, les familles sont terriblement choquées» a déclaré de son côté Jean-Yves Cavallini, le maire adjoint de Levallois-Perret, dont la municipalité a organisé le séjour avec une association spécialisée. Des équipes d'aide psychologique ont été mises en place au sein d'une cellule de crise, a-t-il précisé. «Il a fallu que nous prévenions la famille de la jeune fille décédée, c'était vraiment très dur».
Parmi les 25 blessés de l'attentat figurent 17 touristes français, dont trois plus sérieusement atteints, ainsi qu'un Allemand, trois Saoudiens et quatre Egyptiens. Quatorze des blessés français ont pu quitter l'hôpital après avoir reçu des soins. La police égyptienne a enregistré leur témoignage.
Triple attentat en 2006
En France, le président Nicolas Sarkozy a fait part de sa «profonde émotion» et a transmis «ses condoléances à la famille de la victime et adressé un message de sympathie et de solidarité aux blessés et à leurs proches». Le premier ministre François Fillon a déclaré que le gouvernement français «condamne avec la plus grande fermeté ce geste criminel dont la violence aveugle signe l'absurdité». La plus haute autorité de l'islam sunnite, l'imam d'Al-Azhar Mohammed Sayyed Tantaoui, a condamné dans un communiqué l'attentat, le qualifiant d'«acte criminel», «totalement» contraire à l'Islam, selon l'agence officielle Mena.
Le parquet antiterroriste de Paris a ouvert une enquête préliminaire, a-t-on appris lundi de source judiciaire. L'enquête a été confiée conjointement à la Sous-direction antiterroriste (Sdat) de la police judiciaire et à la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI, ex-DST). Ce type d'enquête, ouverte quasi-automatiquement dès qu'un attentat frappe des Français à l'étranger, vise à fournir un cadre juridique notamment pour permettre d'éventuelles poursuites en France contre les auteurs de l'acte. Le ministère français des Affaires étrangères a affirmé lundi n'avoir aucune raison de penser que les victimes de l'attentat de dimanche au Caire aient été visées du fait de leur nationalité.
Le bazar de Khan al-Khalili, où convergent chaque jour des milliers de touristes, avait déjà été le théâtre d'un attentat en avril 2005, dans lequel deux touristes français et un Américain avaient été tués. Il s'agit de la première attaque contre des touristes en Egypte depuis le triple attentat qui avait frappé la station balnéaire de Dahab, dans la péninsule du Sinaï, en avril 2006, dans lequel 20 personnes, dont six étrangers, avaient été tués, en plus des trois kamikazes. Deux autres grandes cités balnéaires du Sinaï, en bordure de la mer Rouge, avaient également été visées en 2004 et 2005: Taba (34 morts) et Charm-el-Cheikh (70 morts). Les autorités avaient attribué ces attaques à des membres du groupe Al-Tawid wal Jihad.
Cet attentat dans un lieu aussi symbolique que Khan al-Khalili pourrait peser lourdement sur le tourisme en Egypte, déjà touché par la crise économique. Le ministre du Tourisme, Zoheir Garranah, l'a «condamné avec force», exprimant l'espoir qu'il n'aurait pas de répercussions négatives sur le tourisme en Egypte. Avec 13 millions de visiteurs l'an dernier, c'est un secteur clef qui a rapporté 11 milliards de dollars pour l'année fiscale 2008, soit 11,1% du PNB, et emploie 12,6% de la population active.
Numéros d'urgence pour les familles françaises : 01 53 59 11 00 ou 01 45 50 34 60
L'Égypte redoute une recrudescence du terrorisme
Le Caire, Tangi Salaün
23/02/2009 | Mise à jour : 23:48 | Commentaires  10 | Ajouter à ma sélection
Pour l'Égypte, qui s'employait lundi à effacer toute trace de l'attentat sur la place al-Hussein, la priorité est désormais de rassurer les touristes et de sauver une industrie vitale pour l'économie du pays. Crédits photo : AP
La police a annoncé, lundi, l'arrestation de trois suspects après l'attentat du Caire, sans préciser quelles charges pèsent contre eux.
 
C'est sans doute par le plus triste des hasards que les jeunes Français originaires de Levallois ont été frappés par le terrorisme dimanche soir alors qu'ils s'apprêtaient à acheter quelques souvenirs dans le souk du Khan el-Khalili, l'un des lieux les plus touristiques du Caire, où défilent chaque jour des milliers d'étrangers. Des interrogations subsistaient lundi sur les circonstances précises de l'attentat. Selon la police égyptienne, la bombe - un engin artisanal rempli de morceaux de métal et de clous - était dissimulée sous un banc sur le parvis de la mosquée al-Hussein, principal lieu saint de l'islam chiite au Caire. Mais, d'après plusieurs témoignages, elle aurait au contraire été lancée depuis le toit de l'hôtel al-Hussein, un petit établissement populaire planté à la lisière du souk, sur les touristes déambulant en contrebas. Dans un cas comme dans l'autre, souligne-t-on de source diplomatique, il apparaît peu probable que les ressortissants français aient été délibérément visés.
Des sources policières égyptiennes ont annoncé lundi l'arrestation de trois, voire cinq «suspects», sans préciser quelles charges pèsent contre eux. Il s'agirait notamment de deux femmes portant le niqab (voile intégral) et d'un jeune homme qui aurait été interpellé alors qu'il fuyait précipitamment les lieux. Des informations prises avec prudence par les spécialistes, qui rappellent les méthodes d'arrestations massives généralement employées par les services de sécurité égyptiens : après l'attentat contre la station balnéaire de Taba, en 2004, près de 3 000 personnes avaient par exemple été arrêtées dans le Sinaï.
Situation régionale tendue
Pour le politologue et spécialiste des groupes islamistes armés, Dia Rachwan, le mode opératoire et le type d'explosif utilisé laissent penser que ce nouvel attentat «pourrait être lié» à celui qui avait ensanglanté les abords de ce même souk du Khan el-Khalili en avril 2005. Deux Français et un Américain avaient été tués par un kamikaze. Au terme d'une enquête particulièrement opaque, les autorités avaient incriminé des jeunes d'inspiration djihadiste qui auraient appris à fabriquer des bombes sur Internet. Une forme de terrorisme particulièrement difficile à prévenir. Un ancien responsable des services de sécurité, le général Fouad Allam, a d'ailleurs estimé lors d'une émission télévisée que l'attentat perpétré dimanche soir pourrait être «le prélude à une nouvelle vague de terrorisme en Égypte». La crise économique mondiale, responsable d'une dégradation des conditions de vie de nombreux Égyptiens, et la situation régionale tendue, notamment à Gaza, favoriseraient, selon lui, une recrudescence des violences.
Dans ce contexte, les experts s'attendent à ce que le gouvernement revienne sur sa décision de lever le mois prochain la loi d'urgence, en vigueur depuis 1981. Pour l'Égypte, qui s'employait lundi à effacer toute trace de l'attentat sur la place al-Hussein, la priorité est en effet désormais de rassurer les touristes et de sauver une industrie vitale pour l'économie du pays. Lundi, seuls quelques groupes se sont rendus au Khan el-Khalili. De mauvais augure pour les commerçants du souk, alors que le tourisme était déjà en forte baisse depuis le début de l'hiver.


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