Le grand bluff de la LGV

Bonne humeur et propos rassurants à la sortie de la réunion sur la LGV, ça sent l’embrouille. Mais cette fois c’est promis : on connaîtra le tracé de la ligne le 30 juin.

Autour de la table de poker qu’est devenu le projet de LGV, tout le Sud à « checké » et le ministre dévoilé un tout petit flop : il a nommé un médiateur et s’est donné 3 mois pour négocier. Rien d’enthousiasmant, et pourtant… « Le 30 juin, on aura un tracé et ce tracé sera extraordinairement bien » s’est emballé Jean-Louis Borloo tandis que les élus de l’Est et de l’Ouest de la région Paca, qui s’opposent vigoureusement depuis des mois, se trouvaient tous des raisons d’être ravis. Ça sent le bluff !

Comme l’a soufflé Jean-Claude Gaudin, le maire de Marseille : « il nous faut encore du temps pour nous mettre d’accord sur un tracé ». Du côté d’Aix-en-Provence, Maryse Joissains tentait de maîtriser son enthousiasme : « je ne crie pas victoire tant que nous n’aurons pas définitivement gagné la guerre, mais je suis satisfaite d’avoir remporté cette bataille ». Quand à Eric Ciotti, qui s’était fendu d’une grosse relance à la mi-janvier (la LGV « se fera par le tracé le moins couteux et le plus rapide ; c’est clair, ce sera le tracé qui passera pas le nord »), il est subitement passé en mode « slow play » : « un calendrier très précis a enfin été décidé. Entre temps, les collectivités locales essaieront de trouver un consensus sur le tracé » concluait le nouveau président du Conseil général des Alpes-Maritimes dans un communiqué commun avec Christian Estrosi. Aujourd’hui, personne n’est prêt à se coucher.