Êtes-vous Capital social risqueur ?

Vous en avez sans doute entendu parlé : 2 jours avant Noël, un dirigeant d’entreprise s’est suicidé sur son lieu de travail sans doute à cause de la situation financière de sa société.
Une de ses filles, d’un courage exemplaire, a tenté, pour sa mémoire et pour sauver son entreprise et ses 120 emplois, un pari complètement fou :

Fanny, c’est son prénom, a créé un groupe sur Facebook pour un appel à la solidarité dans le but de sauver ce qui pouvait encore l’être. Son objectif était de récolter 200 000 euros pour pouvoir payer les salaires et repousser l”échéance, le temps de trouver un repreneur ou un investisseur.

Vous pouvez découvrir son groupe en cliquant ici , tout y est clairement expliqué.

Fanny a profité du soutien des médias qui ont été un relais utile, alors même que personne n’imaginait un instant cet exploit possible, tellement l’individualisme domine les comportements de notre société plus que jamais sur la défensive …

Et bien figurez-vous que la solidarité a créé ce miracle : Pari réussi !!!

En deux mois, 6 795 donateurs ont apporté leur contribution, ce qui va permettre aux salariés de toucher leur salaire de février. Incroyable ! Bien sûr, tout s’est fait dans un cadre juridique encadré, mais ce n’est pas ce que je retiens pour ce billet.

Des particuliers, touchés par cette initiative et grâce à leur soutien financier ont permit à une société de continuer à croire en sa survie …Alors je me pose la même question que Rue 89 :

Ce modèle de sauvetage d’une entreprise en difficulté est-il reproductible?

Voilà une question bien d’actualité. Tout à fait dans l’esprit de ce que je vous disais dans un article précédent (La crise : la fin d’un mode de vie) : Demain, peut-on envisager de donner la possibilité aux particuliers de prendre leur responsabilité en s’impliquant dans le monde des entreprises, comme le font des capitaux risqueurs, des salariés (grâce au système des Scops) ou n’importe qui en apportant des dons à des associations pour soutenir des causes humanitaires, sociales, environnementales ?

Pour cela, il faudrait que le gouvernement mette en place des solutions fiscales et proposent un cadre juridique pour promouvoir ou généraliser ce genre de pratique. Mais c’est à vous de prendre les initiatives …

Depuis longtemps, une solution m’a frappé par son sens et ses résultats et c’est aujourd’hui que je décide de vous en parler. Bien sûr et comme souvent, c’est loin de nos contrées que cela arrive :

Connaissez-vous la FTQ (Fédération des travailleurs et des travailleuses du Québec) ? Non ?

Ce n’est pas tant la structure qui a retenu mon attention, ni son histoire, mais plutôt son initiative récente. En effet, La FTQ est un syndicat, comme ceux que vous connaissez chez nous. Au delà de leur rôle classique, ils ont su, un jour, innover et dépasser la contestation, les grèves, etc ..

La FTQ a créé en 1983 un fond de capital risque - http://www.fondsftq.com - (6,2 milliards de dollars fin 2008)afin d’investir dans les entreprises, et donc avoir un représentant dans les conseils d’administration et défendre l’emploi, voire en créer par la prise de capital. Et ce qui est énorme, c’est qu’ils sont allé plus loin en incitant les salariés à se former aux lois de l’économie pour éviter d’en être les victimes.

Aujourd’hui, ce syndicat compte plus d’un demi-million de membres, est présent dans tous les secteurs, tant public que privé. Il prend activement position sur des questions d’intérêt public, social, économique, politique et culturel.  L’affiliation à la FTQ est volontaire. Le coût de l’affiliation est de 1,25$ par membre par mois ( depuis le 1er janvier 2008). Plus du tiers des membres de la FTQ sont des femmes. La FTQ est la centrale qui représente le plus grand nombre de jeunes de moins de 35 ans, soit près de 150 000, qui forment 30 % de son Membership.

Actuellement, certaines individualités profitent de leur notoriété pour nous faire croire à une fin du capitalisme dans sa forme actuelle. J’espère que vous n’avez pas parié dessus, car au contraire, celui-ci en a fini avec ses complexes et s’affirme au grand jour, il atteint son adolescence, l’âge con en quelque sorte …
Alors, il est peut être tant que ses victimes prennent leurs responsabilités et en utilisant les mêmes armes, des actions sont possibles. Et oui, il faut arrêter de croire que notre système va changer comme ça, du jour au lendemain, simplement parce que c’est pas juste. Soyons réalistes. Regardez en ce moment ce qui se passe en Guadeloupe : Les acteurs historiques que sont l’État et les Syndicats jouent au Ping-Pong et pendant ce temps, les gens de la rue souffrent. Mais vous croyez que ça va finir comment ?

Il revient désormais à tous, dans ce monde de fous et sans pitié, de participer à des innovations qui seront les solutions alternatives de demain. Tous, ça veut dire tous, à titre individuel !!

A l’instant, je viens de vous parler d’un syndicat et de son fond, mais n’oubliez pas qu’en France, aucun n’a d’exemple de ce genre à mettre en avant.

Si vous n’êtes pas  Anti ou Contre, le monde entier, votre pays, votre département, votre ville, votre quartier ou tout simplement votre réseau relationnel sera sûrement intéressé par vos idées.

Action ou réaction ? This is the question …

Note ajoutée : L’avantage actuellement, c’est que face aux faits qui s’enchainent, personne ne peut nier la réalité. Voilà, c’est dit :)