La nouvelle est rassurante, d'autant plus qu'elle provient de l'autre bout du monde : le groupe Senaky Sound System, originaire d'Australie vient de jeter un pavé dans la mare en affirmant que le piratage de musique n'est pas un problème majeur pour les artistes. Selon Angus McDonald, responsable de ces propos au cours du lancement de l'offre Comes With Music de Nokia, qui donnera accès à de la musique en téléchargement sur portable, le piratage n'est pas dommageable.
Si l'on espère bien que la piraterie baisse avec cette offre, pour l'industrie, le modèle de Nokia permet surtout de générer une nouvelle source de revenus pour les artistes. Mais Angus ne s'en fait pas : les revenus liés aux ventes de disques ne représentent pas le gain principal pour un artiste, pas plus qu'ils ne perdent d'argent sur le piratage autant que ce que les majors le laissent entendre. La part du lion sur une vente ne revient pas au créateur, ça se saurait...
Angus enfonce même le clou : les concerts représentent une rémunération plus importante et de loin. Et dans certains cas, le piratage de groupes de musique pourrait même être bénéfique en ce qu'il fait connaître et diversifie les fans à même de devenir des fidèles. Sneaky Soudn Syste a fait face au piratage, et de son point de vue, c'est avant tout l'idée que se font les pirates, d'une musique qui serait gratuite, qui est à combattre. De là son accord pour l'offre de Nokia.
Pirater des ebooks, c'est pareil ?
Mais ramenée aux ebooks, quelle est la morale que l'on pourrait tirer de cet enseignement ? D'abord, qu'une fois de plus, Paolo Coelho semble avoir raison : faire pirater sa création peut être bénéfique. D'autre part, comme nous l'avions vu, qu'encourager au piratage pourrait même, du point de vue de la création et des artistes, stimuler l'industrie, qui en France pour l'heure - désolé François, mais vous êtes un peu le premier des Mohicans - reste moribonde.
On rétorquera à raison que les groupes de musique peuvent faire des concerts, pour générer plus d'argent en plus des ventes de disques. Certes... et ? Qu'est-ce qui empêche un auteur de multiplier les dédicaces pour promouvoir son livre et/ou d'organiser des lectures publiques, dans une librairie ou ailleurs ? Cela équivaudrait, semble-t-il, à un concert pour un groupe, non ? Et il y a fort à parier que pour un auteur, le montant perçu pour un livre ne soit pas non plus la part du lion...