Tourner autour du château de Suscinio
Publié le 25 février 2009 par Zappeuse
Tourner autour parce-que ce jour-là, 14 février dernier, il était trop tard pour entamer la visite complète. Tourner autour pour constater à quel point les travaux de restauration ont avancé : cela faisait près de dix ans que je n’avais vu ce château, cette forteresse comme quand on était petit et qu’on jouait au chevalier et à la princesse.
Le château de Suscinio est ainsi un de ces petits bijoux du sud Bretagne, situé sur la commune de Sarzeau, à l’entrée de la péninsule méridionale du Golfe du Morbihan (voir à ce sujet les neuf photos larguées ici-même ce matin). Il est situé au cœur d’un marais, pas tellement pour être plus difficile à prendre en cas d’attaque d’un ennemi forcément féroce, mais tout bonnement parce-que du gibier vaquait dans le coin dans les temps médiévaux où les ducs de Bretagne aimaient chasser. Château de loisir, résidence de vacances pour ces ducs que la grande ville de Nantes (la capitale de ladite Bretagne, cela dit en passant et sans vouloir froisser personne), que la grande ville de Nantes, disais-je, lassait lorsque venait la belle saison. Le château, au départ, n’était d’ailleurs pas une forteresse : il ne l’est devenu qu’un bon siècle après sa construction. Celle-ci aurait débuté un peu avant 1220, sous la direction de Pierre de Dreux, qui avait renoncé à la carrière ecclésiastique un jour de colère. Il préférait en effet la guerre, se battant contre Jean sans Terre puis participant à la croisade contre les Cathares. Il participa aussi à des révoltes nobiliaires contre la régente Blanche de Castille, puis, pour finir, il partit en croisade, c’était du dernier chic à l’époque. Donc, et pour revenir à nos moutons, l’idée du château dans les marais de Suscinio, c’est lui.
Pendant la Renaissance, la demeure fortifiée intéresse pendant un temps François Ier, qui le prête gentiment à ses maîtresses. Le château est transformé en chantier de pierres pendant la Révolution. Son sauvetage commence au milieu du XIXe siècle, lorsqu’il est acheté par un particulier, mais la tâche et gigantesque et les fonds nécessaires considérables. En 1965, le conseil général du Morbihan le rachète enfin, et les travaux de restauration démarrent.
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