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Mot Compte Double a du talent, et même plusieurs

Par Georgesf

Dans la série "Du côté d'ailleurs", aujourd'hui Mot Compte Double

Quand, il y a une trentaine de mois, mon amie et néanmoins brillante nouvelliste Françoise Guérin m’a parlé de créer une sorte de blog carrefour, où seraient invités quelques chroniqueurs qu’elle avait croisés au hasard des concours de nouvelles et des échanges qui s’ensuivaient, j’ai tout de suite senti venir le coup foireux. Surtout quand elle m’a proposé de figurer parmi ses premiers chroniqueurs.

Je lui ai donc expliqué délicatement qu’il s’agissait d’un projet très ambitieux, nécessitant beaucoup de travail d’écriture, d’organisation, beaucoup d’énergie parfois dépensée en vain. Un projet élitiste, qui n’attirerait que les meilleurs au petit dam des autres. Un projet dont la notoriété se construirait lentement, très lentement, si tout le monde se donnait assez de mal pour y contribuer. Un projet qui que dont cependant mais.

Bref, dans ma dialectique, un projet qu’il fallait s’empresser de ranger dans un tiroir dont on s’empresserait de perdre la clef.

Mais Françoise n’entre pas dans les entrelacs de ma dialectique : elle n’a jamais le temps d’écouter ceux qui l’incitent à ne pas se précipiter.

Le temps de dire ouf, Mot Compte Double était sur les rails

Françoise y lance régulièrement des thèmes de chroniques auxquelles les motcomptedoublistes sont invités à contribuer. Et le résultat est réjouissant. On y lit des billets imperturbablement délirants de Xavier Garnerin, des poèmes d’Yvonne Le Meur-Rollet , des jeux littéraires érudits de Monique Coudert, des brèves ou longues d’auteurs comme Magali Duru, Valérie Allam, Alain Emery, Joël Hamm, salut Joël, Franck Garot, alors, cette partie d’échecs ? et euh, zut, les noms m’échappent, ah si, bien sûr, comment allais-je laisser échapper Emmanuelle Urien, elle aurait dû être la première, c’est d’ailleurs elle qui fut la toute première chroniqueuse, si ma mémoire est bonne, et Clopine Trouillefou, la douce Clopine, et évidemment la chère Annie Mullenbach-Nigay, ça va, Annie ? Jean-Paul Lamy, Christine Jeanney mais comme on l’aime, on dit aussi Kiki Posuto, et là je vais devoir aller sur MCD pour compléter car il y en a d’autres que j’oublie, et des bons pourtant, ah oui, bien sûr, Jean Calbrix, Désirée Boillot, hein, quand je vous disais que c’était des bons, Ernest Brooms, Vincent Garand. Sans oublier Régine Garcia, Zilber Karevski, Laurence Marconi, Jim Morin et Hélène Ramdani, avec en point d’orgue Gaëlle Pingault, que je vous ai présentée récemment, je ne vais quand même pas passer ma vie à la présenter, même si c’est un plaisir.

Relisez cette liste, on dirait une académie française en moins bicornue (mais oui, pas de s, il est idiot ce correcteur d’orthographe, c’est fait exprès, il me gâche mes effets).

Beaucoup de ces chroniqueurs ont leur propre blog, mais cela ne les empêche pas d’aller bloguer sur Mot Compte Double.

Belle liste, donc. Il y manque deux noms, le mien et celui de Françoise Guérin. Le mien, je ne le présente plus, ça commence à bien faire. Et Françoise Guérin. Françoise Guérin !

Si vous n’avez jamais croisé Françoise Guérin, c’est que vous vivez reclus : elle est partout, elle mène quatre vies de front : mère de famille (si, si, ça compte pour une vie, c’est même la plus chargée, notamment quand on revient des courses chez Auchan), auteur de nouvelles (et là, elle triche : à l’époque où elle me piquait régulièrement mes podiums dans les concours de nouvelles, elle les écrivait en poussant son caddy dans les allées de son Auchan ; moi, quand j’écris, même le ronronnement de mon PC ou les pas du chat me perturbent), de nouvelles, disais-je, et de roman (elle a obtenu le Prix du Premier Roman Policier au festival de Cognac). Tout ça, elle le publie, et bien, mais ça ne compte pas pour une vie, c’est juste du bouclage de dossiers, presque de l’après-vente. Sa troisième vie, c’est le travail, mais je ne sais pas si j’ai le droit d’en parler. Disons que ça concerne un truc qui commence par psy. Et comme ça ne lui suffisait pas, elle fait aussi, en parallèle, des études, du lourd, du sérieux, elle fait ça à l’âge où elle pourrait être la maman des autres étudiants, non, j’exagère, c'était pourv rire, Françoise, juste la grande sœur. J’ai compté, ça fait bien quatre vies. Mais comme elle, elle ne compte pas, elle en a ajouté une cinquième : tenancière de Mot Compte Double.

Je l’aime bien, Françoise. J’aimerais avoir le temps de le lui dire, mais elle n’aurait pas le temps d’écouter. Si vous allez chez elle, dites-le-lui de ma part.


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