La construction du Pont St Michel, un peu plus loin, commença en 1379 pour s'achever en 1387. Il fut reconstruit plusieurs fois, l'ouvrage actuel datant de 1857.
Nous arrivons au Petit-Pont dont nous avons parlé précédemment puis au Pont au Double qui relie la rive gauche directement au parvis de Notre-Dame. Sa construction débuta en 1626 et il fut nommé ainsi car son franchissement nécessitait à l'époque un péage d'un double denier.
L'arche de fonte actuelle qui le compose a été achevée en 1883.
Nous quittons là la rive gauche et gagnons l'Ile St Louis par le pont du même nom puis la rive droite par le Pont Louis-Philippe. Depuis ce dernier, superbe vue sur le Pont Marie qui date du XVIIème siècle (1614-1635). En 1658, il fut partiellement emporté par la crue de la Seine avec les 20 maisons qui s'y trouvaient
A ce niveau depuis la rive droite, la perspective sur l'enfilade des ouvrages d'art parisiens est remarquable. Nous remontons maintenant le fleuve en direction de la Place de la Concorde. Le Pont d'Arcole comme le Pont au Double est en métal. Il date de la moitié du XIXème siècle et l'Histoire retiendra que c'est par lui que les premiers chars du Général Leclerc arrivèrent pour gagner la place de l'Hôtel de Ville lors de la libération de Paris en août 1944. Nous activons le pas car le crépuscule commence à tomber. Un petit coup d'oeil sur le détail des ponts que nous avons déjà traversés sur l'autre berge et nous arrivons bientôt au Pont de la Concorde. Face à l'Assemblée Nationale, c'est l'oeuvre de l'ingénieur Perronet qui l'entreprit de 1787 à 1791. Les travaux de finition furent réalisés avec des pierres prélevées dans les démolitions de la Bastille "afin que le peuple puisse fouler continuellement aux pieds l'antique forteresse"... Pour moi, le Pont Alexandre III, face aux Invalides, est l'un des plus beaux si ce n'est le plus beau pont de Paris. Richement décoré, il a été offert à la France par le tsar Alexandre III de Russie pour marquer l'Alliance franco-russe. Sa construction se déroula entre 1896 et 1900. Le Pont de l'Alma doit sa notoriété à la statue d'un zouave qui orne un de ses piliers. Ce fut pendant de longues années l'instrument de mesure des parisiens pour évaluer les crues de la Seine. Ainsi, en 1910, l'eau du fleuve atteignit ses épaules. Entre 1970 et 1974, le pont est entièrement reconstruit et le zouave change de côté mais surtout est réhaussé, ce qui fait que les indications qu'il fournit maintenant lors des montées des eaux ne sont plus comparables. Il fait de plus en plus sombre (la luminosité des photos s'en ressent), il est temps d'arrêter là notre promenade. On distingue tout juste au loin la Passerelle Debilly (1899-1900) uniquement piétonne et qui fut dressée à l'occasion de l'Exposition universelle de 1900 pour pouvoir rejoindre la Tour Eiffel. Comme cette dernière, cette construction ne devait être que provisoire... (1) Sous les ponts de Paris Pour aller à Suresnes ou bien à CharentonTout le long de la Seine on passe sous les ponts
Pendants le jour, suivant son cours
Tout Paris en bateau défile,
Le coeur plein d'entrain, ça va, ça vient,
Mais le soir lorsque tout dort tranquille...
Sous les ponts de Paris, lorsque descend la nuit,
Toutes sortes de gueux se faufilent en cachette
Et sont heureux de trouver une couchette,
Hôtel du courant d'air, où l'on ne paie pas cher,
Le parfum et l'eau c'est pour rien mon marquis
Sous les ponts de Paris.
A la sortie de l'usine, Julot rencontre Nini
Ça va t'y la rouquine, c'est la fête aujourd'hui.
Prends ce bouquet, quelques brins de muguet
C'est peu mais c'est toute ma fortune,
Viens avec moi; je connais l'endroit
Où l'on ne craint même pas le clair de lune.
Sous les ponts de Paris, lorsque descend la nuit
Comme il n'a pas de quoi se payer une chambrette,
Un couple heureux vient s'aimer en cachette,
Et les yeux dans les yeux faisant des rêves bleus,
Julot partage les baisers de Nini
Sous les ponts de Paris.
Rongée par la misère, chassée de son logis,
L'on voit une pauvre mère avec ses trois petits.
Sur leur chemin, sans feu ni pain
Ils subiront leur sort atroce.
Bientôt la nuit la maman dit
Enfin ils vont dormir mes gosses.
Sous les ponts de Paris, lorsque descend la nuit
Viennent dormir là tout près de la Seine
Dans leur sommeil ils oublieront leur peine
Si l'on aidait un peu, tous les vrais miséreux
Plus de suicides ni de crimes dans la nuit
Sous les ponts de Paris.
Jean Rodor/Vincent Scotto (Retrouvez ces photos et d'autres encore dans l'album "Les Ponts de Paris")