Kim Jee-woon se met aux manettes d’un western à la sauce orientale avec Le Bon, la Brute et le Cinglé (2008) en réalisant une retranscription réussie du western américain à l’est asiatique. D’autant plus que le film se veut historique puisqu’il montre ce qu’était la Mandchourie entre les deux guerres avec l’occupation japonaise et les différentes nationalités qui s’y mélangeaient.
Le film se veut un hommage c’est indéniable mais plus encore, Kim Jee-woon redéfinit un genre qui semblait mort en lui redonnant une créativité que l’on n’attendait pas. Ce n’est pas une simple parodie constituée de référence à la Tarantino. Ici, Kim Jee-woon utilise ces mêmes références pour apporter un plus dans une œuvre personnelle, un festival de bruit et de couleurs, un festival d’action et d’humour.
La mise en scène du cinéaste est explosive et parvient à clouer sur son siège sans jamais ennuyer, en contrebalançant les scènes d’action et de comédie. Mais aussi efficace lorsqu’il s’agit de réaliser des scènes de gunfight et de course-poursuite. Il en sort de ce chaos généralisé, entre les différents peuples qui se côtoient et les affrontements qui ont lieu, une œuvre facile à regarder dont il est aisé de s’y plonger. On se croirait retomber en enfance où cow-boys caboteraient avec un univers à la Mad Max et des aventures façon Indiana Jones, tout ceci bien sûr en mieux.
Le Bon, la Brute et le Cinglé de Kim Jee-woon est une œuvre qui fonce à cent à l’heure à la fois spectaculaire et maîtrisé. On jubile du début à la fin avec un trio d’acteur charismatique comme il se doit, avec une mention spéciale au génial Song Kang-ho en Cinglé. On regrettera le trop placide Jung Woo-sung (le Bon) ainsi qu’une histoire qui commence à faire date (la course vers le trésor caché). Mais dans tout les cas ce cinquième long de Kim Jee-woon est un plaisir à voir et à revoir.
I.D.