Première interviewée de notre série, Laurie Pezeron est une sympatique jeune fille, qui nous communique facilement sa passion pour la litterature Afro. Je l’ai rencontré à Paris au début du mois, et vous livre içi la teneur de nos propos.
Peux tu te présenter ?
Laurie PEZRON, 26 ans, d’origine guadeloupéenne, née à Paris, et amoureuse de cette ville, comme New-York d’ailleurs. J’ai une sensibilité particulière pour la culture Hip-Hop dans toutes ses disciplines.
Quel est ton parcours professionnel ?
Après un cursus de communication, et un début de Lettres, j’ai débuté en agence de communication puis en maison de disques, en travaillant sur la promotion d’artistes, notamment dans le milieu Hip-Hop. Puis, je suis arrivée dans la presse. Actuellement, je fais partie de l’équipe commerciale au Pôle Culture de la régie du quotidien 20 Minutes. A côté de cela, j’ai deux rubriques : Société et Expos dans Don’t Stop, un mensuel gratuit spécialisé dans la culture Hip-Hop.
Nous connaissons maintenant le concept de Read ! dans ses grandes lignes, que peux tu nous dire de plus ?
Read se veut un club ouvert, et en aucun cas élitiste, où tout le monde peut participer quelque soit son niveau, son origine ou son âge… Le but étant de faire découvrir des auteurs et des œuvres de culture afro (Amérique, Caraïbe, Afrique, et Hip-Hop) ,en discuter et échanger. Et du coup, promotionner ce genre littéraire qui est peu exposé. Mais le + important pour moi : c’est de faire lire ! A chaque rencontre, il s’agira aussi de découvrir des lieux atypiques et différents de Paris et d’ailleurs : Studios, cours extérieurs, salons, bars et cafés…
L’idée est de démocratiser la lecture en proposant, des oeuvres qui me touche, que cela soit de la BD, du roman ou de l’essai. Et que cela se fasse dans des endroits permettant l’échange et le débat de manière sereine et détendue. Les rencontres se déroulent le dimanche après-midi.
Comment t’es venue cette idée ?
Ma mère fait partie d’un club de lecture généraliste, composé de personnes de sa génération. J’ai tout simplement voulu adapter le concept à la littérature dite « afro ». Mon envi était de faire partager le plaisir de lire tout simplement à des personnes qui n’en ont pas forcément l’habitude. J’ai été très influencée par la littérature afro’ parce-qu’elle m’a vraiment touchée, et je pense qu’elle mérite un plus large écho que ce qu’elle a actuellement.
Quel a été la genèse du projet ?
J’ai été supporté depuis le début par ma mère et un ami graphiste, qui a notamment créé la charte de Read !. En discutant avec mon entourage du projet, cela m’a permis de le faire mûrir et de le valider.
Afin de concrétiser mon idée, j’ai effectué les démarches nécessaires : Création d’une association en préfecture et dépôt de l’idée à l’INPI (Institut national de la propriété industrielle).
Nous avons déjà réalisé une première rencontre, avec une dizaine de personnes, autour du livre de Marie Ndiaye, Hilda. Les débats ont été très animés et les retombées ont été très positives.
Quelle est ta plus grande fierté concernant Read ?
D’avoir pu convertir à la lecture, 2 amis, à qui le plaisir de lire était complètement étranger. Ils sont devenus depuis des lecteurs occasionnels et j’en suis très fière.
Quels ont été les freins et réticences que t’as pu rencontrer ?
Certaines personnes ne comprennent pas pourquoi spécialiser le club sur la littérature afro. Ils y voient une forme de revendication sociale voire raciale. Pourtant il s’agit juste de faire découvrir et faire vivre un mouvement littéraire sous exposé. La littérature afro est dense et riche, et ne parle pas que de sujets polémiques mais raconte aussi des histoires tout simplement.
Quelle est la stratégie Internet de Read ?
On ne peut pas encore parler de stratégie, à proprement parler. Il a été naturel pour moi, dès la création de l’association de créer un MySpace afin d’avoir une première présence sur le Net. J’ai ensuite réservé le nom de domaine readclub.fr pour notre site futur. Celui est en cours de réflexion. L’objectif est d’avoir une présence « institutionnelle », un peu plus « sérieuse ».
Comment vois tu Read dans les années futures ?
Ce que je voudrais en tout cas, à l’avenir, la communauté des passionnés de littérature afro (Auteurs, éditeurs, lecteurs,…) puisse approuver le concept et faire partager leur passion au plus grand nombre. J’espère que Read puisse essaimer en province, à l’Etranger… Je rêve de Read ! London, Read ! Abidjan ou Read ! Pointe-à-Pitre…
Quel est le prochain rendez vous du club ?
Nous faisons notre rentrée (littéraire) fin Septembre et le lieu sera décidé en fonction du nombre de participants.
La lecture en cours est Je suis noir et je n’aime pas le manioc de Gaston Kelman
Voici des livres qui seront proposés pour nos prochains rendez vous :
> L’enfant Noir de Camara Laye
> Train de Peter Dexter
> Dans la peau d’un noir de John Howard Griffin
> Quand on refuse on dit non ! de Ahmadou Kourouma
> Une si longue lettre de Mariama Bâ