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Les rédacteurs Web écrivent des titres ennuyeux pour Google

Publié le 26 décembre 2007 par Arnaud Briand

photo : Paul SahreVos titres de page sont-ils écrits pour Google ?

Alors que le contenu actualisé est roi, les métiers de rédacteur Web et d’expert en référencement doivent aujourd’hui se parler et s’apprivoiser, pour mieux se connaître et comprendre leurs règles respectives.

Le titre de page : accrocheur ou descriptif ?

Un rédacteur Web souhaite, dans son quotidien, un titre accrocheur, un titre qui fait réagir l’esprit, évocateur d’un uinvers et d’images. De l’autre, l’expert en référencement convoite un titre descriptif, accroché aux mots clés qu’il ambitionne indexer.

Le contenu de la page : pour le lecteur ou le moteur ?

Vos mots clés sont-ils costumés ?
Pour ce qui concerne le texte lui-même, le rédacteur Web rédige pour les êtres humains. Il écrit sur un sujet et préfère souvent utiliser tous les synonymes possibles pour un sujet précis plutôt que de répéter un même mot plusieurs fois dans son texte. L’expert en référencement, lui, préfère se focaliser sur la structure du texte, ce qu’il nomme techniquement « la structuration de l’information ». Entre les deux, le trublion est représenté par le moteur de recherche, qui préfère digérer les mots clés dans des emplacements de choix : dans le titre, puis au début du texte (le mythe des 100 premiers caractères), puis saupoudré un peu partout dans les paragraphes qui suivent. Ils ont également une préférence pour les mots clés costumés, notamment ceux présents dans des balises de titre, ceux en caractères gras et ceux attachés à un hyperlien.

L’écrit Web, pour les éditeurs, les lecteurs et les moteurs

Dans mon quotidien, il m’arrive souvent de recommander la réécriture des titres de page, tout en travaillant la structuration même du document. L’article du New York Times, intitulé “This Boring Headline Is Written for Google” (cet ennuyeux titre écrit pour Google), est, à ce titre, fort intéressant.

Tout le monde suit la technologie …

Le journaliste, Steve Lohr, nous montre que les journalistes n’écrivent plus pour les éditeurs et leurs lecteurs. Les robots des moteurs de recherche, qui analysent et positionnent les articles dans les pages de résultats, représentent désormais la troisième cible de leurs écrits Web, et non des moindres. En effet, dans la mesure où le trafic d’un site Web provient à 30% des moteurs de recherche, on comprend mieux leur influence croissante dans les sphères journalistiques.

Un robot est aveugle, logique et séquentiel.

Dans la mesure où chaque entreprise est une société de médias, la SEO est en plein boom. La SEO est notamment stratégique pour les sites de e-commerce. Avec un chiffre d’affaires estimé à 1,25 milliard de dollars pour 2007, les prévisions devraient doubler pour 2008. Alors ?

De la même manière, les sites d’informations américains réécrivent les titres de leurs articles et renomment leurs sections :

  • Real Estate devient Homes
  • Scene se transforme en Lifestyle
  • Taste s’étoffe en Taste/Food

Certains sites n’hésitent pas à écrire deux titres, le premier pour attirer les lecteurs, et le second, plus factuel, pour les moteurs de recherche.

The Associated Press limite même les titres de ses articles à 40 caractères, une concession pour les petits écrans mobiles.

Du coup, certains éditeurs pensent que l’écrit Web risque de perdre en créativité tandis que d’autres estiment que ce n’est pas la première fois que la technologie influencera le travail des journalistes.

La technologie influence les professions

Fils télégraphiques
Les journalistes, selon Danny Sullivan, l’éditeur du site de référencement SearchEngineWatch, devront, dans l’avenir, faire de la recherche de mots clés et donc s’adapter aux règles dictées par les moteurs de recherche.

Au 19ème siècle, les journalistes ont appris à utiliser la pyramide inversée (démarche qui consiste à placer en haut de texte les éléments principaux) car il était, à l’époque, coûteux de transmettre des écrits par les fils des télégraphes. Pourquoi n’apprendraient-ils pas à structurer leur texte pour que l’innovation d’aujourd’hui devienne la tradition de demain ? Rappelons notamment, comme le fait le New York Times, que la pyramide inversée est devenue une convention dans les années 1900, près de 40 ans après l’utilisation des réseaux télégraphiques. Cette démarche s’imposa lorsque les journalistes devinrent un groupe professionnel et indépendant.

La tradition d’aujourd’hui est l’innovation d’hier.

La SEO est un outil au service de l’information, elle-même au service du sens commun. Les rédacteurs Web et les experts en référencement seront-ils amis ou ennemis ? De nouvelles collaborations font-elles naître, comme le font certaines agences éditoriales, à l’instar de Dixxit ?

Billet inspiré de l’article intitulé “This Boring Headline Is Written for Google” Je tiens également à souligner que je n’ai aucun lien de près ou de loin avec l’agence Dixxit, que je cite dans ce billet.


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