Votons ptite vessie, le monde sera ravi

Publié le 24 février 2009 par Francisbf

Nous vivons dans un monde étrange où les fonctions corporelles basiques sont taboues, et parmi elles les fonctions d'excrétions sont particulièrement super taboues..

De ce fait, il est mal vu, en dehors des relations amicales, d'annoncer à la cantonade « je vais au petit coin » (sans parler de « je vais faire pleurer le cyclope » ou « je vais libérer Mandela »). En particulier, on ose rarement, quand on est avec des collègues de boulot, sans parler de son patron, se retirer de la conversation pour se délester de ces fluides qui pèsent douloureusement sur nos entrailles, faisant monter la sueur à nos fronts et se serrer nos mâchoires dans un rictus révélateur. La peur de perdre la face est en effet grande dans ce milieu sans pitié qu'est le monde du travail. Et il n'est pas de honte pire que celle d'admettre son humanité et son corollaire odorant, le pipi (et le caca, brrrr).

Du coup, on préfère prendre le parti de prétendre avoir quelque chose à faire chez soi, ou un rendez-vous, ou une affaire super importante avec un client super important, ou des trucs comme ça, tout ça pour pour pouvoir se retirer d'une réunion d'autant plus pénible qu'il y a eu plus de café que de pépitos.

Et c'est là qu'est le drame de notre société. Quand les petites vessies n'en peuvent plus, elles laissent aux grandes vessies la responsabilité décisionnelle. Et c'est ainsi depuis la nuit des temps.

Les élites mondiales ont donc été sélectionnées en fonction de la taille de leur vessie plus que de leurs capacités à prendre des décisions intelligentes. C'est malheureux, mais c'est comme ça. D'ailleurs, c'est même rentré dans les moeurs de donner sa confiance aux plus grosses vessies : prenez le cas des élections américaines : si Obama a été préféré à Hillary Clinton, c'est sans aucun doute parce que sa capacité vésicale (relatif à la vessie, vous aurez appris un mot aujourd'hui) était supérieure, car il est connu que les femmes ont une plus petite vessie que les hommes, comme c'est prouvé par leurs continuelles visites aux toilettes quand on va au restaurant, même si on n'a toujours pas compris pourquoi elles devaient y aller à plusieurs. Ca a peut-être (espérons-le) joué uniquement à un niveau inconscient, mais ça a indubitablement joué (je rappelle que c'est un noir qui a été préféré à une blanche, et ce aux Etats-Unis).

L'humanité est-elle donc destinée à la destruction par les décisions ineptes des personnes à grande vessie ?

Pas forcément, car il existe une solution : la couche senior. Avec la couche senior, les personnes dont le volume crânien est supérieur au volume vésical peuvent enfin avoir leur mot à dire. Si la capacité d'absorption de la couche est suffisante, bien sûr.

L'espoir de l'humanité réside dans la couche senior.

En plus, ça permet de ne pas subir la fin de la pub à la télé, et de tenir toute une séance de cinéma même si c'est très rigolo comme les Visiteurs 3. Les avantages sont légion.

Et pourtant, on en réserve l'usage aux vieillards aux sphincters fragiles, qu'on couvre de quolibets au passage. Hou les vieux, ils ont des fuites, on doit leur mettre des couches comme aux petits bébés, hahaha.

Il me paraît vain de vouloir changer la mentalité en ce qui concerne le tabou du pipi, mais il faut changer cette vision infantilisante de la couche et de leurs utilisateurs. Les porteurs de couche senior seront peut-être les sauveurs de notre civilisation, si nous le leur permettons.