Pitch : Sandra, une jeune Italienne originaire de Rome, s'est enlisée à Londres dans une relation sans avenir, mais tumultueuse, entremêlée de désir et de jeux sexuels avec un golden boy déchu, Miles Rennberg.
Un jour, Sandra se débarrasse de lui autant pour briser le cercle infernal d'une passion qui la consumait que pour l'argent. Il y avait en effet un contrat sur Miles et c'est l'amant de Sandra, un Sino-Américain, Lester Wang, qui en est l'intermédiaire. Tous deux souhaitent racheter un club à Pékin et refaire leur vie là-bas. Ils se sont donné rendez-vous à Hong Kong, mais Lester disparaît, et Sandra tombe dans un piège tendu par Sue, la femme de ce dernier...
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A défaut de créer l'événement, le nouveau film d'Olivier Assayas pourra se targuer de ne laisser personne indifférent. Ambiance froide voire glacée, personnages ambiguës, intrigue aussi linéaire que complexe... Boarding Gate divise sec mais interpelle.
Jouant sur des personnalités tendues, Assayas dresse un faux polar laissant place au portrait d'une femme seule et blessée qui désire se reconstruire. Face à elle un homme particulier et un protecteur trouble. Deux mondes différents, deux ambiances de film, deux destins. La première partie du film surprend pas son classicisme, sa rigueur et son absence de musique. L'action est très lente, centrée sur deux personnages et seuls les dialogues servent d'animation. Le face à face parisien Madsen / Argento se base sur une ambivalente relation "dominant / dominé" aussi glaçante que brûlante de sexualité. On reste médusé devant cette relation dérangeante mais bluffé par une interprétation hors-pair et très difficile. Cette première partie baigne dans une caractéristique indépendante, un peu comme une relation déchue... une étude de moeurs. Très touchant mais très particulier.
Puis soudain le film bascule dans une deuxième partie à l'autre bout du monde. C'est à Hong Kong que la folie démesurée prend le pas sur les sentiments. Argento court, fuit, affronte le mal et le film devient un thriller électrique et chaotique mais jamais bouillonnant. Comme si Lost in translation rencontrait Nikita. Le tout pour aboutir à une conclusion ouverte que chacun interprétera à sa manière...
Ce Boarding Gate est donc un embarquement étrange mais accrocheur à condition de se laisser envoûter. La réalisation brute et primaire est étonnante mais restreinte. Caméra DV à l'épaule, absence totale de musique la plupart du temps, Boarding Gate est rythmé aux bruits environnants et aux musiques "naturelles" (les boîtes de nuit, les sonneries de téléphone...) Rien de préfabriqué, rien de stylisé.
Une embarquement à prendre ou à laisser. Un film expérimental mêlant film d'auteur et thriller aussi simpliste que pervers. un film à voir même si l'on ne peut s'empêcher de rêver à une finalité plus aboutie. Frustrant mais intéressant.
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