Avant de démarrer, un constat pour l'indice parisien s'impose. La chute de cette semaine se fait dans un contexte troublé pour les bancaires mais les pertes se sont élargies à d'autres
secteurs et valeurs :
AXA dégringole de - 30,4 % sur les 5 séances contre - 11,80 % pour BNP. Bouygues lâche - 18,9 %, Saint Gobain - 18,80 %, Arcelor Mittal - 15,5 %. Renault perd - 22 %, Michelin - 16,7 %. Même
Veolia environnement rend au marché - 10 %. Seules rescapées Air liquide avec ses bons résultats prend + 3,9 % et PPR (Pinault Printemps Redoute) + 1,1 %. Les technologiques ploient
aussi avec Alcatel à - 10,6 % ou St Microelectonics à - 13,4 %.
* Plantons tout d'abord le décor avec un panorama sur 10 ans en données mensuelles. On
voit qu'une autre zone de support est relativement proche.
* Le debriefing d'ensemble est très rapide, depuis le 26 octobre
dernier "les cours sont entrain de chercher leur support dans la zone des 3 000 mais
une tentative jusqu'aux 2 800 n'est pas à exclure". Toutes les analyses sur des durées plus courtes depuis n'ont eu que pour objet d'observer le déroulement de cette phase
importante. Inutile d'y revenir.
La dernière analyse en date du 4 février dernier
montrait en outre qu'en cas de nouvel cassure de la zone des 3 000, quasiment aucun support n'était
présent.
2 zones de grand stress sont apparues cette semaine matérialisées par des gap en conformité avec nos supports :
- juste sous l'ancienne zone support des 3000
- puis vendredi un peu au-dessus des 2 800
Cliquer sur le graphe à 2 reprises pour l'agrandir (grand
format)
* La suite ?
La configuration est celle d'un départ vers "une chasse aux gaps" (assez fréquente sur le
CAC 40)
Soit en comblement des gaps ouverts cette semaine. Soit plus profondément vers celui laissé ouvert en avril 2003 ou celui laissé béant un mois plus tôt avant un éventuel test des plus bas du
12.3.03. Il est à noter que ces gap se sont réalisés sur niveaux correspondants à des supports
importants de la fin 2002 et le second est celui qui a porté toute la jambe de hausse jusqu'en 2007.
→ Nous avons démarré la série d'articles sur la prise de décision il y a peu. Tâchons d'aller un peu plus loin :
Nous sommes donc là face à 2 scénarios alternatifs. "Lequel ?" est la question qui vous vient à l'esprit.
Rassurez vous, rien n'a changé, l'avenir et le temps pour la semaine ne sont pas dans ce graphe comme dans aucun autre. On s'ennuierait ferme.
√ La question est : où se trouve a priori la zone d'inversion de polarité ?
C'est la première fois que j'évoque ce terme mais vous le connaissez déjà très très bien. Il s'agit en fait tout simplement du passage du statut de droite de support au statut de
résistance ou inversement (c'est à dire lors d'une cassure)
Vous l'avez d'ailleurs constaté en intraday à plusieurs reprises et notamment le 6 février dernier avec cette longue résistance en blanc que nous suivions depuis très longtemps et qui a repoussé
les cours près de la MM 50 en données journalières et cette grande oblique baissière en vert dans le graphe ci-dessus le lundi suivant.
Cette fois-ci la droite de support en blanc sur laquelle les cours se sont arrêtés vendredi est le point à partir duquel
le scénario de baisse vers les anciens gap verrait ses chances s'accroître considérablement. C'est l'endroit où les probabilités sont susceptibles de changer de camp. Ce sont
tous ces lieux de bataille entre acheteurs et vendeurs, sorte de point de bascule ou de confirmation des tenants de la tendance qui donnent une chance plus ou moins élevée que la tendance
se poursuive.
Comme nous l'avons déjà vu vous pouvez soit anticiper soit vous attendre un signal des cours, c'est à dire pour ce
dernier cas en fait se mettre du côté des probabilités. Le trader a donc 2 scénario et une zone où, pour la décision, ils vont être validés ou invalidés, auquel cas le trade est poursuivi ou
coupé.
Il y a d'ores et déjà avec une forte probabilité toute une flopée d'ordres dits "à seuil de déclenchement"
ou "à plage de déclenchement" ou à cours limite (traités dans le livre) ou autres ordres stop positionnés autour de cette zone prêts à s'enclencher
le cas échéant enregistrés par des traders humains ou des ordinateurs-automates.
On peut passer son week-end à se demander sans fin si on va encore plonger ou rebondir, subir les avis parfois changeants
de l'un ou l'autre, les miens y compris, ou se mettre du côté des cours suivant ce que l'on veut faire et ce qu'on accepte en terme de risque.
Pour les plus débutants, il est parfois difficile d'assimiler le fait que les cours sont une information en tant que telle à partir de laquelle on peut baser des décisions. Bien connaître les
différents types d'ordres de bourse est un préalable qui vous éclairera sur ce que vous pouvez faire en fonction des cas de figure et un peu moins
sur ce que le marché va faire. Vous verrez que tout est déjà prévu pour se protéger, pour entrer ou sortir de telle ou telle manière avec ses avantages et ses inconvénients. Ainsi, si cette
description vous étonne, l'apprentissage ou le réapprentissage des différents ordres de bourse, vous montrera dans sa diversité qu'au delà de ce qui peut sans doute ici vous apparaître comme
une manière de raisonner ou de procéder, cela est aussi et surtout inhérent au marché, dans sa réglementation de base via la typologie des ordres de bourse et donc dans son
fonctionnement.
Il suffit parfois que quelques ordres s'enclenchent sans le moindre état d'âme pour qu'une tendance change. De même si elle est invalidée un peu plus tard, d'autres viendront 'couper'
les positions prises. On continuera ensemble à explorer tout cela prochainement.
Bonne semaine,