Le nom de Pisco, avant d'etre celui de la ville péruvienne victime du grave séisme du 15 aout dernier, est connu des amateurs d'alcools exotiques. Le pisco désigne en effet une eau-de-vie de raisin, titrant 40°, similaire à la grappa italienne.
Le Ministre Péruvien de la Production, Alan Rey (ci contre) a présenté la semaine dernière une série limitée à 1000 exemplaires d'une bouteille de pisco destinée à remercier les réprésentants de pays étrangers ou d'institutions internationales pour l'aide apportée à la reconstruction. Geste louable, qui serait passé inaperçu si l'Association de Producteurs de Pisco n'avait pas labellisé cette édition spéciale "Pisco 7,9" en référence à la magnitude du séisme qui a frappé la ville. La polémique a enflé si bien que le geste va rester, sans la dénomination du pisco. Peut etre ces bouteilles garderont-elles sur leurs étiquettes leur messages de remerciements ainsi que le message "Solo hay uno" (il n'y en a qu'un).
Il faut savoir en effet que le pisco cristallise les relations conflictuelles entre le Pérou et le Chili, également gros producteur de pisco. Si le Chili ne conteste pas la paternité du Pérou sur le produit (depuis le 16ème siècle), le pays, selon les Péruviens usurpe la propriété d'un produit dont la protection par une appellation d'origine est un cheval de bataille du Pérou. Une procédure a été lancée par le pays en 2005 devant l'Office Mondial de la Propriété Intellectuelle, afin d'interdire au Chili l'usage du terme pisco. Mais dans les accord bilatéraux, L'Union Européenne par exemple s'est bien gardée de choisir et admet les pisco des deux pays...
Le sujet déchaine vraiment les passions y compris sur Internet ou les pages relatives au "pisco chileno" et au "pisco del Peru" de Wikipedia en espagnol ont été verrouillées suite aux vandalismes de contributeurs trop impliqués dans la défense de leur patrimoine!
Toute cette affaire est à remettre dans le contexte d'un pays en désarroi, qui doit affronter un état d'urgence aggravé par les pillages qui ont suivi le tremblement de terre. D'autres histoires bizarres, dont on ne sait pas si elles sont des rumeurs ou pas ont été aussi relayées dans la presse. Des boites de thon envoyées par le Venezuala auraient été utilisées comme supports de propagande par Chavez et Humala, opposant au régime péruvien (voir photo). Ces boites semblent avoir été mises en circulation mais par qui?
On s'éloigne du sujet, mais c'est pour montrer que ce genre de situations tragiques et potentiellement explosives font le lit de toutes les polémiques, actions d'influence plus ou moins avérées et autres manipulations...
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