Dakar no Oil - Vers la Guinée-Bissau

Publié le 24 février 2009 par Alternativechannel
Un dimanche à Dakar Le quartier du plateau est d’un calme presque surréaliste. Le quartier administratif et des affaires se mue le dimanche en ville morte. Une occasion unique de tester les routes de la capitale à bord du VEAH et de constater qu’elles sont bien plus praticables que les artères de la capitale européenne. A Bruxelles, l’état des routes est déplorable ! Ici, les panneaux de signalisation équipés de cellules photovoltaïques clignotent de jour comme de nuit. Un rendez-vous sur la corniche Monsieur Joseph Pereira est entraîneur national de l’équipe de cyclisme. Le week-end, il s’occupe d’un club de M’Bao situé à 12 kilomètres du centre ville de Dakar. Nous nous donnons rendez-vous à Ouakam, en bord de mer. Il me prodigue quelques conseils concernant les réglages des cale-pieds, de l’amplitude de pédalage… Le temps d’une photo pour immortaliser l’instant et nous voici tous lancé vers Soumbedioune et son quai de pêche artisanal. Ici, pas de feu, juste des ronds-points, tout à fait négociables à grande vitesse. Sur le plat, sans grand entraînement, je dépasse assez rapidement les cyclistes avertis. Le vent latéral déporte le fuselage d’un bon mètre à chaque rafale. Malgré cet inconvénient, la vitesse reste élevée et l’amateur de 48 ans que je suis, dépasse facilement les champions en herbe de M’Bao. Quelques informations techniques Le VEAH est en fait un tricycle couché équipé d’un moteur électrique de vélo. Une batterie lithium polymère assure une autonomie d’environ une heure en milieu urbain et de 2 heures sur route droite. Le carénage aérodynamique permet de meilleures performances. Il protège également des intempéries et, dans ce cas-ci, des projections des autres véhicules et du soleil. Du fait de la vitesse et de sa peinture métallisée, la température à l’intérieur est tout à fait supportable. D’une longueur de 2,8 m et de 80 cm de large, il s’intègre assez bien dans la circulation urbaine mais il ne faut pas négliger l’utilisation du klaxon ! Ce matin, j’ai parcouru une distance de 22 km avec une moyenne de 30,1 km/h et une pointe enregistrée à 56,9 km/h probablement dans une descente de l’un des tunnels de la nouvelle route de la Corniche. Le compteur affiche 231,3 Watt/heure et donc 10,5 Wh/km. Anniversaire au soleil Aujourd’hui, lundi 23 février, je fête mon anniversaire au soleil de Dakar. 48 ans dont une trentaine d’années consacrées aux voyages, aux actions humanitaires, à la valorisation des cultures africaines, à la promotion des connaissances traditionnelles et aux énergies renouvelables en Afrique. L’occasion de parcourir les rues de la capitale à bord du VEAH. L’engin fait forte impression et je m’arrête souvent pour expliquer aux Dakarois en quoi consiste l’engin. « le pétrole est cher ici plus qu’ailleurs, il faut trouver des solutions… ». Les échanges prennent ici bien plus de sens qu’en Europe, où les gens ne sont pas perpétuellement concentrés sur l’économie de moyens. Ici, un litre d’essence vaut le même prix qu’en France mais pour un salaire moyen six fois plus faible ! (comparaison de salaire d’instituteurs français et sénégalais) Je visite le Musée de l’IFAN (Institut fondamental d’Afrique noire) où j’ai eu l’occasion de présenter l’exposition « Sénégal, l’Homme et la Mer » en 2007. Le buste de Théodore Monot trône toujours dans le hall d’exposition. Un passage à l’Ambassade de France et de Belgique pour saluer les collègues de projet et compatriotes. L’idée germe de présenter la précédente exposition « Dakar 2040 » avant de mon départ de Dakar le 20 mars. Elle présente une anticipation de la ville en tenant compte des changements climatiques mais en se dotant de la panoplie technologique qui lui permettra de sortir de l’ère du pétrole. Cette exposition a été le déclencheur de ce voyage et surtout du retour vers l’Europe à bord du VEAH. Vers la Guinée-Bissau Pour l’heure, il s’agit de rejoindre mon kayak laissé en Casamance et de poursuivre mon périple côtier vers la Guinée-Bissau, le cinquième pays parcouru en kayak de mer depuis l’été 2004 (www.kayakafrika.org) Pour se faire, j’emprunte la liaison maritime Dakar-Ziguinchor. Une ligne tristement célèbre en raison du naufrage du Djola qui fit tant de victimes au large des côtes de Gambie. Surchargé, dépassant allègrement le quota de passagers autorisés, le navire a sombré emprisonnant dans ses flancs des dizaines de victimes. Arrivé à Ziguinchor, je retrouverai l’exposition « Sénégal, l’Homme et la Mer » présente à l’Alliance française depuis un mois et dans le cadre de laquelle je devrais donner une conférence à l’aide de la dernière vidéo en date, filmée à l’aide du kayak, en juin dernier. (www.senegal-la-mer.org) Ensuite, ce sera la grande bleue, le kayak, le soleil et une destination de rêve : l’Archipel des Bijagos au large de la Guinée-Bissau. Xavier Van der Stappen. Dakar, Sénégal, le 24 février 2009