Nouvel épisode donc ce mardi 24 février en première partie de soirée avec l'évasion de Louis VI en juin 1791 où pour sauver ses enfants et sa femme, Marie-Antoinette, de la vindicte populaire, le roi, déguisé en bon bourgeois, s'enfuit incognito du Palais des Tuileries où il est prisonnier. Mais rien ne va se passer comme prévu...
Dans cette fiction réalisé par Arnaud Sélignac sur un scénario d'Emmanuel Bézier, c'est Antoine Gouy et Estelle Skornik qui interprètent les rôles de Louis XVI et Marie-Antoinette.
Crédit photo : France 2 / Jacques Morell
LES COMMENTAIRES (3)
posté le 08 avril à 02:02
Bonsoir,
Que l'acteur ait été mal "choisi" concernant le physique du personnage qu'il interprétait, j'en conviens, j'ai également tiqué sur la scène de la chasse qui se transforme en scène quelque peu coquine avec la Reine, mais d'un autre côté je la trouve touchante, et après tout pourquoi pas ? Louis XVI n'était pas Louis XIV, ni Louis XV, et aimait sa femme, alors pourquoi pas une scène de jalousie ? Qu'en savons nous ? Sans doute pas de la sorte, mais je doute qu'il soit resté indifférent à l'histoire avec Fersen ...
En outre, si justement l'accent est bien mis sur le fait que le Roi voulait quitter Paris pour Montmédy, c'est que c'est bien vrai. La légende populaire veut qu'il ait trahi son pays en voulant partir pour l'Autriche, mais bien des historiens très célèbres - et connaissant je pense leur sujet quand ils peuvent écrire 500 pages de biographie - affirment bien - preuves à l'appui - que Louis XVI ne désirait guère quitter la France. Que Marie Antoinette l'ait voulu certes, mais pas le Roi. De plus, je pense que la journée est très bien rendue, ainsi que le visage humain du Roi dans ce téléfilm avec ses enfants.
Je ne pense donc pas que ce documentaire est un navet et malgré les pauses anecdotiques et sans doute inventées pour certaines, je trouve que le jeu de l'acteur principal est superbe, enfin un Louis XVI intelligent, soucieux du bien de ses peuples, et non pas le benet obèse que l'on nous présente toujours sous l'influence de sa femme.
Enfin vous parlez " d'influence" politico médiatique, j'en conviens ... car bien des faits historiques, sont oubliés en général ... mais hélas cette influence nous vient également de nos bancs d'école, je le crains. La Monarchie n'est pas toute noire, la République n'est pas toute blanche, des cocardes brûlées ... un Roi qui s'enfuit pour se mettre sous la protection de son beau frère ... QUELLE HONTE ! Nous ne parlerons pas dans ce cas du génocide vendéen.
Je précise que je ne fais pas partie de ces royalistes pédants, mais justement je ne méprise pas la recherche aussi lorsque je lis ce genre de choses, signé Westerman : " ...il n’y a plus de Vendée. Elle est morte sous notre sabre libre avec ses femmes et ses enfants // suivant les ordres que vous m’aviez donnés, j’ai écrasé les enfants sous les pieds des chevaux , massacré les femmes qui, au moins pour celles-là, n’enfanteront plus de brigands. Je n’ai pas un prisonnier à me reprocher " ... oui je me dis qu'il y a bel et bien manipulation et peut-être un sacré lavage de cerveau.
posté le 29 mai à 17:52
Pour boucler la boucle, je signale ce lien: http://maria-antonia.justgoo.com/cinematographie-f14/telefilm-l-evasion-de-louis-xvi-t997-315.htm
Dans ce forum de royalistes pédants, on peut y lire une critique du commentaire de FT. L'analyse vole très bas, jusqu'à l'injure. De toute évidence, certains n'apprécient pas que l'on porte un quelconque jugement sur Louis XVI et Marie Antoinette.
posté le 25 février à 14:52
Comme de nombreux Français, j'ai regardé hier soir le "docu-fiction" consacré à la fuite de louis XVI ("Ce jour-là, tout a changé : 21 juin 1791, l’évasion de Louis XVI" réalisé par Arnaud Sélignac, sur France2). Je m'attendais à un téléfilm aussi navesque que le premier volet de la série, relatant la mort d'Henri IV. Mes espoirs n'ont pas été déçus: cette seconde partie est franchement nulle. N'ayant pas envie d'ajouter de la publicité à cette farce -ce travail ayant été pleinement réalisé par Patrice Gélinet, hier en début d'après midi, sur France Inter- mon propos se contentera de commenter quelques aspects de cette "oeuvre" parmi les plus contestables. D'abord, le casting semble avoir été réalisé par une bande d'aveugles: le Louis XVI présenté hier soir ne ressemble en rien à l'original: celui-ci était assez jouflu, avec un large front, un regard doux, un visage avenant. La copie relève de l'usurpation: un jeune dynamique au tempérament parfois colérique, et possédant cinquante kilogrammes de moins que le Bourbon qu'il est sensé incarner: pas de ventre proéminent, pas de double menton... De plus, l'anecdotique et le croustillant occupent une place importante: ainsi cette chasse qui se termine par un pétage de plomb du roi; ainsi cette ébauche de scène coquine, où Marie-Antoinette baisse sa robe et se laisse tripoter par le roi, dont les doigts sont maculés de sang. Ridicule, et improbable. Par ailleurs, les auteurs de ce téléfilm n'hésitent pas à déformer, voire à écorcher l'Histoire: - pour la journée du 5 octobre 1789, l'accent est mis sur la présence d'hommes travestis, et sur la manipulation des parisiennes. Rien n'est dit à propos de la fête organisée à Versailles cinq jours auparavant, durant laquelle des cocardes tricolores auraient été détruites, provocant la colère des Parisiens; - l'accent est mis à plusieurs reprises sur le fait que Louis XVI n'aurait pas voulu quitter le royaume, mais se réfugier à Montmédy afin de rédiger une nouvelle constitution... cette idée est simplement fausse, le roi ayant fui pour se mettre sous la protection de l'empereur d'Autriche; - le téléfilm laisse entendre que Louis XVI refuse que les gardes tirent sur la foule, donnant ainsi l'image d'un roi soucieux du bonheur de ses sujets. La réalité est que l'Etat, y compris sous ce roi, est extrêment violent à l'égard du peuple. Ce fait explique certainement l'attitude barbare des révolutionnaires, dès le 14 juillet 1789: décapitations notamment de Launay, puis quelques jours après de Foulon et de Berthier, puis massacres dans les prisons... - il fait l'impasse sur le retour du roi à Paris, sur le mensonge organisé par l'Assemblée, selon laquelle il aurait été enlevé. Enfin, le téléfilm se termine d'une manière curieuse: d'abord l'on passe directement de l'arrestation du roi à son exécution! Rien n'est dit à propos de la journée du 10 août 1792 et des causes de l'insurrection ayant abouti à l'incarcération du roi, qui relèvent pourtant de la haute trahison (le refus de lever des soldats pour défendre la Patrie). L'exécution elle-même est très mal rendue: l'on a l'impression qu'elle se déroule sur une petite place, au pied d'un palais, au milieu des arbres, alors qu'elle s'est produite sur l'actuelle place de la Concorde. Le film laisse à Louis XVI le temps d'exprimer ses sentiments, alors que les témoignages affirment le contraire, les roulements de tambour étant déclenchés pour empêcher le roi de parler. Ensuite sont passés en revue les destinées des hommes célèbres de la révolution: Camille Desmoulins et sa femme, Danton, Robespierre... pourquoi un tel passage? Où est l'intérêt historique de mettre l'accent sur la mort violente de ces révolutionnaires dans une étude consacrée à la fuite du roi? La critique serait bien moins virulente si ce téléfilm n'avait pas de prétentions scientifiques (d'autres longs métrages abordent le même sujet, sans vouloir pour autant reconstituer scientifiquement cet épisode révolutionnaire: notamment "La nuit de Varennes" d'Ettore Scola: ce joli film est une fiction qui met dans la même voiture Restif de la Bretonne et Casanova!). Ce "docu-fiction" reflète à merveille la situation actuelles des sciences humaines, méprisées par la caste politico-médiatique dirigeante, qui considère que n'importe qui peut écrire l'Histoire, sans respecter aucune règle de méthode ni de déontologie, et en méprisant la recherche.