Elle s’en donne à cœur joie dans la défense et l’illustration des mérites de la loi TEPA (Travail, Emploi Pouvoir d’Achat du 21 août 2007), quitte à oublier les ordres de grandeur.
On a pu la voir, sur France 2, se livrer à un calcul au résultat délirant pour tenter de faire oublier les 4,4 milliards d’euros que la calculette officielle affiche en année pleine quand il s’agit du coût de la défiscalisation des heures supplémentaires.
À défaut de comptes corrects, c’est un conte pour endormir les enfants que Nadine nous serine. C’est même un vrai conte de fée. Songez que grâce à la défiscalisation des heures supplémentaires, les travailleurs qui y ont recours s’enrichissent désormais de 1800 euros par an. Un qui a du mal à s’endormir, c’est le secrétaire général de la CFDT qui, hier encore, demandait la suppression de cette disposition pour pouvoir financer un fonds d’investissement social. Dors, mon cher François, la fée et Nicolas l’enchanteur s’occupent de tout. Pourquoi veux-tu mettre ces sous dans le social quand les cinq millions et demi de Français qui travaillent plus pour gagner plus sont si heureux ?
Morano compte bien conter encore les merveilleux tours de bonneteau du plus magicien des présidents. Hop : 750 millions d’heures supplémentaires en 2008 grâce à la loi nouvelle ! Hop : on escamote au passage une centaine de millions d’heures rajoutées en 2008 parce qu’en 2007 on ne comptait pas encore dans les bons comptes officiels les heures faites dans la restauration ! Hop : on oublie qu’en 2006 déjà on faisait 650 millions d’heures supplémentaires ! Hop : on reste bouche bée quand finit le compte – ou le conte – sur une chute qui fait…