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Et on fait tourner les serviettes !

Publié le 21 août 2007 par Caroline Baudin

Il y avait trois protagonistes, quatre en comptant les vendeurs de merguez, cinq en comptant les chiens qui couinaient. trois protagonistes donc : un groupe de troisièmes âges endormis sur leur chaises de camping, des roots un peu brusqués par l’agressivité de la musique, et le groupe. Très certainement atteint d’une extinction de voix collective, le groupe.

haaaaay que placeeer…

…qui chuintait d’on ne savait plus trop où, pas un murmure, non… tout juste un râle. Etouffé par un acordéon implorant la grâce, feutré par une guitare essouflée. Tout sauf du plaisir. Et le chanteur de récidiver queeeeel plaisiiiir tout en enchaînant sur des considérantions géopolitiques passés qui, je l’avoue, m’ont complètement échapées.

“C’est triste, ca parle de la guerre civile“. (merci pour la precision, mec)

Nous sommes donc tous au bord du suicide pour diverses raisons. Moi j’avoue je regrette surtout les autres groupes du quartier…

Et c’est ce moment là qu’à choisi le club du troisième âge pour lever comme un seul homme un mouchoir blanc (tu comprends c’est symbolique, c’est la paix) et l’agiter frénétiquement en suivant le rythme du spectre de tout à l’heure franchement ragaillardi et qui s’ingénie à occuper l’espace maximal sur la scène en décrivant de grands cercles avec son mouchoir sorti de nulle part.

hayyyy que placer…

…et puis plus rien ne bouge. On dirait même que j’ai eu une hallucination parce que les gens sont re-tristes.

Récidive : le mouchoir semble vraiment apparaître dans la main du public en même temps que la vitalité. Et pas un mouvement en vrac dans cette choré. A côté Pat’Sébastien est un taciturne.

Alors moi je demande pourquoi ? Pourquoi il n’y a que moi que ca fait marer ?

Pourquoi au milieu de cette foule ragaillardie par l’espoir d’on ne sait plus trop quoi (mais l’espoir pour l’espoir vaut tous les espoirs) je ne vois qu’une vague assemblée de fin de mariage… qu’un groupe de borachos agitant leurs serviettes de tables, debouts sur les chaises ?

Pire, d’où vient cette étrange sensation que tout ça était préparé ? Qu’il doit y avoir un émulation d’avant concert genre “t’as pas oublié ton mouchoir Miranda ?”… et que toutes frétillent d’impatience devant l’iminence du refrain.

et la grande question : mais qu’est-ce que je fais là ?


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