Edifiés, entre 1929 et 1931, les cinq immeubles de la résidence "Beau Soleil" sont parmi les premiers bâtiments à vocation sociale construits à Courbevoie (Hauts-de-Seine). Elle illustre les priorités architecturales de l'entre-deux-guerres : lumière, espace, hygiène, etc. Elle est inscrite à l'inventaire Mérimée, établi par le ministère de la Culture pour classer les édifices remarquables.
80 ans après leur construction, ses façades font l'objet d'une rénovation que dirige Jean Michelin, architecte et arrière petit-fils d'André Michelin, patron des cartes et guides du même nom, qui avait fait construire ces logements pour loger les cadres et le personnel de la compagnie.
Ci dessous en vidéo : l'entretien que Jean Michelin a bien voulu accorder à Patrimoine-en-blog, le 17 février 2009, ainsi que les photos du chantiers...
Entretien avec Jean Michelin, architecte
envoyé par patrimoine-en-blog
La résidence "Beau Soleil" illustre les priorités architecturales de l'entre-deux-guerres : lumière, espace, hygiène, etc. Elle est inscrite à l'inventaire Mérimée, établi par le ministère de la Culture pour classer les édifices remarquables.
Cet ensemble de cinq bâtiments (360 logements, 16 000 m2 de façades) a été construit en 1929 par la famille Michelin, pour héberger les cadres et le personnel de la compagnie créatrice des célèbres « guides et cartes Michelin ».
Ces immeubles bénéficient actuellement d'importants travaux de rénovation. L'architecte Jean Michelin, arrière-petit-fils du premier maitre d'ouvrage (André Michelin) les dirige actuellement.
Après un appel d'offre, Marteau SAS, entreprise spécialiste de l'enveloppe du bâtiment, a été sélectionnée pour intervenir sur ce chantier. Elle réalise une mission globale : le nettoyage, la réparation et l'hydrofugation des façades en brique, meulière et enduit pierre, l'étanchéité des terrasses et balcons, ainsi que la remise en état des huisseries et ferronneries.
Trois aspects de ce chantier méritent une attention particulière : le caractère historique du bâtiment qui marque les préoccupations sociales de l'époque, la conservation des briques et leur protection et enfin la pose de zinc sur les corniches et bandeaux évitant les coulées d'eau, principale cause de la dégradation du bâtiment.
Edifiés, entre 1929 et 1931, les cinq immeubles de la résidence "Beau Soleil" sont parmi les premiers bâtiments à vocation sociale construits à Courbevoie. Leurs plans sont conçus par P. Billaudet, ingénieur centralien de la compagnie Michelin, qui par de multiples petites innovations a veillé au confort des locataires :
L'orientation (Nord-Sud) des bâtiments et leur forme en S légèrement différente pour chacun, assurent un ensoleillement maximal toute la journée.
Chaque appartement comporte déjà une salle de bain, des WC séparés, un vide-ordure, une laverie avec un coffre aéré pour le linge salle.
Madame André Michelin et sa fille ont participé à la conception des différents aménagements intérieurs.
Des passages sous les immeubles offrent des accès protégés aux trois cours-jardins (la cour centrale totalement close étant prévue pour les enfants).
Le chauffage central est assuré par deux chaufferies de trois grandes chaudières en sous-sol approvisionnées en charbon par des chariots sur rails. Les garages pour les motos, les vélos et les poussettes sont prévus dès l'origine.
La résidence est totalement close et seuls trois guichets gardés permettent l'accès aux 360 appartements. Un immeuble réservé aux cadres comportait un étage de chambres de service.
Lors de la rénovation en 2009, pour garder l'aspect original du bâtiment, il a été décidé de préserver les 6000 m² de briques apparentes qui le composent. Elles avaient été très détériorées à la fois par le ruissellement des eaux de pluie et, dans une moindre mesure, par les remontées de sel. Après une étude technique extérieure permettant d'adapter parfaitement les interventions aux différents supports, le maitre d'ouvrage, l'architecte et l'entreprise Marteau ont décidé de nettoyer les briques, de refaire les joints et d'hydrofuger l'ensemble. Les parties en meulière sont traitées de façon identique. Les enduits (10 000 m²) ont été nettoyés, piochés, réparés et imperméabilisés.
Enfin, d'importants travaux de zinguerie ont été effectués sur les bandeaux, les corniches et les formes arrondies au niveau des acrotères. Ces travaux qui n'avaient pas été effectués en 1930 éviteront les coulées blanches qui zébraient les façades. L'entreprise Marteau réalise la totalité de ce chantier qui comprend, en plus des ravalements, des lots "menuiserie" (réparation et changement de nombreuses fenêtres) et "serrurerie" (grilles, barres d'appui, balcons et persiennes). Le chantier devrait être achevé en juillet prochain.
Photo ci-contre Beau Soleil après les bombardements de la Seconde guerre mondiale
Lire également : L'aventure Michelin Architecture et Patrimoine du Puy de Dôme 31 janvier 2009
Michel Rollier, Gérant Commandité Associé du Groupe Michelin a inauguré le 23 janvier à Clermont Ferrand, L'aventure Michelin, un espace dédié à l’histoire du Groupe, à son actualité et à son avenir.
L'aventure Michelin le Monde 22 janvier 2009
Chez Michelin, on ne le dit pas mais on le pense très fortement. Et si la voiture n'était, finalement, qu'un accessoire du pneu ? Pour illustrer cette conviction, le numéro un mondial du pneumatique ouvre, mardi 27 janvier, dans son fief de Clermont-Ferrand, un grand musée consacré à ses 120 ans d'histoire. Puisant dans ses immenses collections, le manufacturier auvergnat met en valeur des pièces majeures. L'Eclair, bien sûr, première voiture à pneumatiques démontables engagée, en 1895, dans un Paris-Bordeaux-Paris, première course automobile du monde. Mais aussi un Bréguet XIV, avion que Michelin a produit à 2 000 exemplaires pendant la guerre de 14-18, ou encore un autorail sur pneumatique, la célèbre "Micheline".
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