Malgré la suppression de la taxe professionnelle, Laurence Parisot trouve que Nicolas Sarkozy n'en fait pas assez pour les patrons : minimisant la gravité du chômage, la présidente du Medef fait du chantage à l'emploi en se plaignant qu'il subsiste encore des taxes pour frapper les entreprises.
« Nous sommes inquiets par une certaine façon d'aborder la crise et il me semble que nous avons oublié que la priorité des priorités doit être l'emploi ». Non, non, ce n'est pas Jean-Claude Mailly qui était l'invité du Grand rendez-vous Europe 1-Le Parisien/Aujourd'hui en France mais bien Laurence Parisot, la présidente du Medef ! Dans la tourmente de la crise, la représentante des patrons ne reconnaît plus le président de la République : « il y a un certain nombre de valeurs auquel notre président était attaché qui ne sont plus mises en avant : je pense par exemple à la valeur travail. » Qu'est-ce que c'est que cette « prime » qui fait des jeunes des « chasseurs de prime » Nicolas ? C'est pas très UMP ça, dis donc ! Bref, entre Sarkozy et les patrons, le torchon brûle. A moins qu'il ne s'agisse d'une mise en scène.
Laisser les patrons toucher leurs aides tranquilles !
Malgré l'exonération de la taxe professionnelle, une des plus anciennes revendications du Medef, Laurence Parisot en veut plus et refuse l'excuse du chômage : « il faut cesser de présenter les choses comme si nous étions tous à faire la queue devant le Pôle emploi, s'agace-t-elle au micro de Jean-Pierre Elkabbach. On n'est pas non plus dans des taux comparables à ce qu'on a connu il y a une vingtaine d'année. »
A peine servie par le chef de l'Etat, la patronne des patrons n'est pas satisfaite par les autres mesures, comme cette « bureaucratisation » consistant à attendre l'avis consultatif du comité d'entreprise quand une entreprise reçoit une aide de l'Etat. Plus de concurrence, d'accord, mais si on ne peut plus recevoir d'aide tranquillement, Laurence va se fâcher tout rouge !
Retour du chantage : les impôts contre les emplois
Pourtant la présidente du Medef avait bien aimé la première partie du plan de relance où tout n'était qu'investissement. Mais le « fardeau des prélèvements obligatoires » (malgré la disparition de quelque 25 milliards d'euros de taxe professionnelle par an) met les entreprises en « danger de mort » et avec elle des centaines de milliers d'emploi.
Et revoilà le chantage au chômage qui repointe le bout de son nez. Connaissiez-vous la C3S qui pénalise les entreprises quand elles font un chiffre d'affaire mais pas de résultat ? Eh bien, c'est selon Laurence Parisot un impôt « extrêmement pénalisant ». La patronne des patrons n'en donne ni son montant ni le nombre de sociétés qui y sont soumises mais c'est un prélèvement, il est donc, pas essence mauvais. Ainsi la présidente du Medef veut les investissements de l'Etat, la compensation par les finances publiques des hausses de salaires en Guadeloupe, le tout sans cotiser. Sinon, elle fait tout péter. Philippe MARX - Agir ! Réagir !