Anny Duperey est une actrice appréciée par le public, 17 ans à la tête d'une famille formidable,
l'actrice s'est entretenue avec l'un de nos journalistes pour une interview sur Influence.
1 / Parlons pour commencer si vous le voulez bien de votre carrière au cinéma, vous jouez dans votre 1er film à l'âge de 20 ans, vous preniez des cours de théâtre mais pensiez vous déjà
au cinéma ?
- Non, pas du tout. J’étais
entrée au conservatoire pour l’amour des textes, et mon ambition première était le théâtre. J’ai fait des films avec plaisir, bien sûr, mais je n’ai jamais lâché les
planches.
2 / Le premier film est sous la direction de Jean-Luc Godard, quel souvenir gardez-vous du tournage et du réalisateur ?
- Je ne peux guère en parler. C’était une expérience étrange, sans aucun intérêt au niveau de l’apprentissage de mon métier. C’est un homme évidemment très intelligent, mais il est bien connu qu’il n’aime pas les acteurs, ils n’ont donc pas grand chose à attendre de lui. Ca fait un début pratique pour les journalistes !
3 / Vous avez tourné pour Sidney Pollack, Alain Resnais ou encore Claude Berry entre autres. Y a t il un réalisateur qui vous a marqué plus qu'un autre ?
- Sydney Pollack était un metteur en scène et un homme formidablement simple et chaleureux (une sorte d’anti-Godart, si vous voulez !), simple comme tous les grands. Merveilleux souvenir aussi d’Yves Robert, de Philippe de Broca, entre autres.
4/ On vous voit beaucoup moins au cinéma ces derniers temps qu'à une certaine époque, cela vient de vous ou ce sont les réalisateurs qui ne pensent plus à vous proposer des projets ?
- Vers l’âge de trente ans, je n’ai pas eu la chance de trouver le rôle au cinéma qui me ferait passer de la jolie fille à la femme plus mûre. Pas fait aussi les deux ou trois succès à suivre qui font que l’on peut « monter » un film sur vous. C’est ainsi. Il n’y a rien à déplorer. J’ai fait des succès merveilleux au théâtre, tourné beaucoup pour la télévision, écrit des livres… J’ai donc disparu des grands écrans pendant presque trente ans, une longue éclipse. Mais il semblerait qu’il y ait des rôles de jeunes grand-mères à tenir – tous les espoirs sont permis !
5 / Le public fait de «De l'autre côté du lit» un succès, quels rapports aviez vous avec Dany Boon et Sophie Marceau et comment s'est passé le tournage ?
- Je ne peux parler de Dany : je n’avais aucune scène avec lui. Sophie est une délicieuse camarade, et je ne me lassai pas de la regarder, tant elle est d’une beauté magique. Tournage infiniment agréable, plein de gentillesse et d’amitié, et d’une grande qualité professionnelle. Je suis heureuse que le public nous ait suivi.
6 / Vous avez aussi une autre corde à votre arc qui est l'écriture, avec notamment «Allons voir plus loin, veux-tu ?» qui s'est très bien vendu. Y a t il un peu de vous même dans ces 4 personnages ou vous êtes vous inspiré de ce que vous observez autour de vous ?
- Non, pas grand chose de moi-même dans ce roman, à part ma sensibilité, bien sûr.Certains personnages, oui, sont partis d’observations, de situations que j’ai approchées (le paysan, la jeune fille à la gare). Le reste est construit sur le thème que j’avais envie de traiter à travers ce livre : le courage, ou non, de bousculer sa vie lorsqu’on se sent dans une impasse. C’est un de mes livres préférés.
7 /
Vous avez aussi
écrit une autobiographie en 1992. Etait-ce un besoin pour avancer ou une manière d'exorciser les mauvais souvenirs ?
- Ecrire le « Voile Noir » était un besoin absolu, une épreuve et une avancée salvatrice à la fois. Que
ces quatre ans de solitude douloureuse dans l’écriture aient abouti à un aussi extraordinaire partage avec les lecteurs est une aventure magnifique. Je suis très fière d’avoir accompli cela. Et très fière aussi que ce livre soit souvent travaillé en classe de 3ème et première littéraire.
8 / L'exercice doit être difficile de parler de ses souffrances, avez vous mis du temps avant de vous décider ?
- Impossible de répondre à cela, c’est un si long et mystérieux chemin intérieur… Ce n’est en tout cas en aucun cas un « exercice » !!
9 / Un 3eme axe important pour vous est la télévision, et comment ne pas parler d'«Une famille formidable» De quelle manière êtes-vous arrivée dans l'aventure ?
- Les films ont commencé dès la fin de l’écriture du Voile Noir, comme si des « anges » m’avaient envoyé ce projet pour m’alléger ! L’entente avec Joël Santoni, le metteur en scène, a été immédiate et fraternelle.( Lui aussi orphelin au même âge… Le hasard existe-t-il ?) Complicité délicieuse aussi avec les acteurs. Un miracle d’entente et de plaisir comme il en arrive rarement.
10 / Pensiez-vous que ça allait faire un tel succès et tourner encore des épisodes 17 ans après la 1ère saison ?
- Mais non, bien sûr. Comment voulez-vous qu’on pense ça, lorsqu’on est en train de faire les choses ?! Nous espérions simplement que les gens auraient autant de plaisir à regarder ces films que nous à les tourner.
11 / Est-ce toujours un réel plaisir de tous vous retrouver sur les tournages ?
- Un plaisir égal. Et même plus : on se manque entre temps! Alors on savoure les retrouvailles.
12 / Pourriez-vous nous donner un petit détail de ce qu'il va se passer dans la nouvelle saison annoncée pour nos lecteurs, si par exemple il y aura un bon dans le temps ou si il y a aura un hommage à Philippe Khorsand (le bon copain Richard) ?
- Non, je ne peux rien dire. Si ce n’est que oui, je pense que nous allons trouver le moyen de rendre hommage à notre camarade qui va tant nous manquer
13 / On vous a revu également au coté du comédien Bernard LeCoq dans la saison 2 de la série «Clara Sheller», est-ce indiscret de vous demander si vous êtes amis dans la vie ?
- Bien sûr, nous sommes amis. Comme avec Joël, qui est une sorte de frère, amical et artistique (nous en sommes à notre 25ème film ensemble + la mise en scène théâtrale d »Oscar et la dame rose »), et Béatrice Agenin, qui est très proche. C’est cela, je crois, le secret de ces « Familles » : c’en est une, famille d’AMITIE. Les gens sentent bien qu’il n’y a aucune tricherie.
14 / Je vous verrais bien tous les deux à l'affiche de la même pièce de théâtre, n'avais vous jamais pensé à ce genre de projet ensemble ?
- Hélas, Bernard est malheureux au théâtre…Nous avons abandonné cette séduisante idée pour cela.
15 / Enfin la tradition sur Influence est de laisser le mot de la fin à l'invité
- Ma phrase préférée « Tout ce qui n’est pas donné est perdu ».