Violent, irrévérencieux, bruitiste, Titus Andronicus est un peu tout ça à la fois. Avec en toile de fond un univers empruntant tout autant à Shakespeare qu’à Seinfeild en passant par Camus, Patrick construit neuf branlées autobiographiques écrites à la fac et au lycée, et surtout, chante à tout moment comme un Conor Oberst énervé. C’est la ressemblance vocale la plus flagrante du disque, à part que lorsque Mr Bright Eyes se contente -et c’est déjà bien- de pousser la gueulante en apothéose de morceau, Patrick fracasse son micro dès la deuxième seconde, et à chaque fois. Un chant braillard et sauvage qui pue la rage pop et le rock de bar transcendé par les mélodies.
Et pourtant ces morceaux qui n’hésitent pas à démarrer oscillent bien souvent autour des cinq minutes. "Arms against astrophy" est en ce sens excellente, avec sa monté euphorisante à la Arcade Fire (sisi, les points communs sont nombreux malgré l’éloignement des genres) et ses soli de guitares saturées et énervées. "No future" quant à lui chasse en terres shoegaze, plus calme. C’est le seul break d’un disque qui emprunte autant aux Replacements qu’à Jay Retard, aux Pogues qu’à Galaxie 500. Pitchfork, en notant Airing of grievances 8,5 sur l’échelle de Richter a parlé de retour aux fondamentaux et ne s’est pas trompé tant que ça. Le live doit être dantesque.
En bref : Punk rock suant et paillard, moderne et ancien, fracassé et euphorisant. Une sacrée belle réussite.
A noter : Titus Andronicus sera sur la scène de la Maroquinerie le 11 mars prochain
Le Myspace
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"Titus Andronicus" en live (bonne qualité sonore):