En y regardant de plus près, ces nymphalides vanesses, sont représentés sur tous les continents et je n’ai pas gardé une envie irrépressible de partir au Brésil… mais ce papillon… le symbole de la petite que je fus. Mieux qu’un arbre généalogique mon père avait gravé dans du cuir ce papillon aux ailes de majuscules….
Alors loin d’être destinée à ne vivre qu’une semaine (voire quelques jours), ma vie est éphémère mais ce n’est pas de ce papillon-là qu’il s’agit. Mon papillon me prend par la gorge… il n’est plus aussi vaillant depuis quelques années et dépérit. Il s’agit de ma thyroïde.
Ce nœud papillon est devenu une de mes attentions, à mon corps défendant peut-être (une des causes possibles est auto-immune). Le grand souci avec la thyroïde est bien le manque de choix dans les traitements et quelque fois le manque de recul de certains endocriniens. L’allopathie est limitée et pallie à la suractivité ou à la faiblesse de la thyroïde… avant de la retirer quelques fois.
Mon papillon est trop faible. Mais que dire de cette « mort annoncée de la thyroïde » si ce n’est que je cherche partout d’autres voies pour lui donner du sursit, voire mieux ! La naturopathie d’abord mais avec cette envie de ne pas jouer au poker tout de même : il est question de bon dosage, le surdosage étant aussi nocif. Non, non je ne me prends pas la température sous l'aisselle et ne veux pas d'extraits thyroïdiens animals, je ne me laisserais pas aller à la lithothérapie en posant sur mon corps une howlite, pierre blanche nervurée sans un certain humour. L’idée de favoriser certains aliments et d’en éviter d’autres m’est plus agréable… du poisson et des algues pour devenir son naturopathe alimentaire, reprendre une hygiène comme les 9 docteurs mais sans hydrothérapie alors…
Mais c’est vraiment difficile de se situer par rapport aux aliments, sur le net (comme ailleurs), les débats sont nombreux et je ne sais plus sur quel pied danser. Mais pour que mon papillon vole près de moi, le plus longtemps possible, il me faut faire attention à certains aliments :
Les aliments goitrogènes sont à éviter bien sûr (dommage pour une flexitarienne comme moi avec des envies d’alimentation vivante). Et oui parce qu’il s’agit là des crucifères (choux, navet, raifort, colza, moutarde, cressons, roquette, radis, rutabaga pour les légumes conventionnels… mais aussi de la crambe maritime, la cochléaire officinale, le chou de Kerguelen ou la bourse à pasteur). Il ne me reste plus qu'à les faire cuire pour diminuer leurs effets néfastes.
Mais aussi il faut rajouter les aliments qui élaborent seuls la substance thiocyanate, produite à partir de l'acide cyanhydrique et de l'action du rhodanase. Le manioc, les mils ou les patates douces par exemple ou la fumée de tabac ! Est-ce à dire qu’il faut éviter tous les végétaux qui produisent de l’acide cyanhydrique même à faible dose ? Les amandes amères, les nèfles, les noyaux de pêche ou d’abricot, le sorgho non mûr ou le sureau hièble. Pas forcément même s’ils sont à modérer (l’acide en question a eu son rôle noir !). Le millet, les arachides, l’oignon, l’ail et les lentilles aussi sont à réduire. Les graines de lin seraient encore consommables. Les algues importantes à l’alimentation tout est limitant à 5 g d’algue Kombu par jour.
Et le soja alors ? Sans parler de ce soja germé, faux soja mais vrai haricot sec mungo. Les isoflavones contenues seraient à éviter. Bien entendu ceux favorables au soja et dérivés vous dirons que tout va bien. En attendant d’avoir un étiquetage des isoflavones, la meilleure manière d’allier le soja (protéine végétale de substitution à la viande) serait d’accès notre consommation sur ces versions fermentées (et non cuisson lente) : pas de tofu ou de lait de soja mais plus du tempeh, du miso, du natto etc… Et là, je dois dire que cette découverte est encore pire… Moi qui suis une fan de tofu et de dérivés de soja… au point même de vouloir en faire et devenir un maître de tofu maison (avec tout l'amateurisme et l'humilité possible). Lyjazz m’avait interpellée en commentaire, elle a bien fait !
Maintenant, la consommation est possible mais il me faut aussi bien faire attention à une chose, l’interaction du médicament et du soja. Adieu soupe miso du petit-déjeuner ! Il me faut deux heures d’intervalle entre la prise du médicament et la consommation de soja ou dérivés (lire ici un témoignage d’une lettre envoyée aux laboratoires du médicament).
Mais que penser aussi de ce rajout en iode ou en sélénium, indispensables à cette glande ? Le sélénium comme nourriture de la thyroïde est aussi à prendre avec des pincettes, un surdosage est possible, le meilleur parti est de le trouver dans les aliments. L’iode en surdose est mauvais… alors abstention.
Et le ashwaganda utilisé en ayurvédique, associé au guggulipid, alors ? A vous de voir, à moi de voir… les compléments à faible dose sont peut-être à mettre dans ma trousse à pharmacie... peut-être, doucement, gentiment, sans jouer avec le diable, juste une manière d’aider un peu mon papillon. Il n’y a pas de produit miracle. Certains se pencheront vers la médecine chinoise et l’herboristerie : le Shen Lu (ou Jen Shen Lu Rong Wan) est alors indiqué pour l’hypothyroïdie… mais comme tout, il faut savoir raison garder et la nature donne le meilleur comme le pire, lisez donc ici.
Bien plus que tous les compléments alimentaires, j’aime l’idée d’exercices de la thyroïde. Aucune contre-indication ! Il faut seulement croire un peu au rayonnement optique thérapeutique du Professeur Benoit et à quelques autres petites astuces… mais cela redonne espoir, alors au travail.
En suivant le livre « Les exercices qui rajeunissent » de L.SEBASTIEN, 5 exercices s’offrent à nous pour faire travailler la thyroïde dont les trois premiers concernent l’hypophyse, chef d’orchestre de toutes les glandes :
- cligner des yeux le plus souvent possible
- chanter la bouche fermée pour faire résonner la partie gorge
- stimuler les yeux à la lumière (2 secondes yeux fermés, 4 secondes yeux ouverts)
- incliner la tête en arrière et revenir pour muscler le cou
- balancer la tête comme un mandarin chinois (j’ai en tête le balancement des moines bouddhistes en prière ?! mais le mandarin chinois ???)
Il y a aussi une forme d'étirement que j'aimerais mettre à profit... un amusement, une grimace... non un baillement fécond, à la manière du Docteur WALUNSINSKI (méthode Trautmann). Soit un étirement musculaire généralisé des muscles respiratoires (diaphragme, intercostaux et scalènes) mais aussi des muscles de la face et du cou .
Une autre manière d'étirer cette partie-là est aussi possible par le yoga. Attention toutefois, certaines postures, celles préconisées justement pour l'hypothyroïdie sont déconseillées pour l'hyper... à loisir une des 5 postures de base ci-mentionnées et présentées ici: un brujangasana, un halasana, un sarvancasana, un matsyasana ou un dhanurasana.
Un petit air absent en poussant la poussette, une mélodie étouffée dans la gorge, une posture à ne pas sortir dehors, une grimace… mais rien de méchant… le tout pour que mon papillon tarde à s’envoler.
Sinon, à défaut de l'arbre à papillons non recommandé, je planterais des orties pour attirer les autres vanesses... ou des lumières et un drap blanc pour les papillons de nuit ... pour attirer les papillons dans son jardin pas à pas c'est ici ou là.