Le Loango était un royaume qui s'étendait du XIIIème siècle au XIXème siècle sur de vastes territoires occupant des régions de la République démocratique du Congo, l'enclave de Cabinda, de la République du Congo et du Gabon. Il aurait été le vassal de l'empire Kongo.
Lorsqu'on se penche sur les collections des musées d'ethnographie, l'on constate que les objets recueillis très tôt (dans la fin du XIXème siècle), l'ont été par des missionnaires et des médecins.
À Paris, les trois principales collections de minkisi en provenance du Congo étaient le fait de Joseph Cholet, de Théodore Thérémin et d’un certain M. Vincent.
Théodore Thérémin était un jeune médecin français mort de fièvres à son retour du Congo, qui avait souhaité léguer sa collection au Musée d'ethnographie du Trocadéro en 1892.
Quant à Joseph Cholet, il avait été membre de la Mission de l'Ouest africain et plus tard, chef de poste à Loudima. Il avait rassemblé plusieurs minkisi dès 1886 et les avait aussi légués au Musée d'ethnographie du Trocadéro.
Dans l’article « La production et la transformation d’un objet ethnographique africain. Le cas de la collecte des minkisi à la fin du XIXème siècle. » (in Les cultures à l'oeuvre, 2005, Michèle Coquet, Brigitte Derlon et Monique Jeudy-Ballini), Nanette Jacomijn Snoep s’interroge sur le fait que les minkisi présentés dans les musées ou présents sur le marché de l’art, sont anthropomorphes ou zoomorphes alors que de nombreux témoignages affirment l’existence en grand nombre à la fin du XIXème siècle de minkisi en forme de panier ou de contenant sans forme.
La question qui se pose alors, est de savoir si notre connaissance des minkisi, telle que nous l’avons maintenant, n’est pas plutôt le fait d’une sélection correspondant à un goût européen, un marché, et non pas le fruit d’une collecte ethnographique.
Photos : Musée du Quai Branly.
Minkisi respectivement collectés par M. Thérémin (photos 1 et 2), M. Cholet (3) et M. Vincent (4).