Pour les historiens, il est celui qui, faisant reculer devant la proue de sa pirogue la traite et l'esclavage, traînera dans son sillage la colonisation du Congo.Brazza, donc, comme l'appelle le plus souvent Patrick Deville, entraîne aussi celui-ci dans un périple au long cours et dans des rencontres multiples. On croise ses contemporains (Stanley, en particulier) et des figures plus proches de nous, comme Che Guevara ou Laurent-Désiré Kabila. On prend des routes infâmes et on ressent la longueur du temps.
Patrick Deville a l'art de nous faire entrer dans le paysage et d'inscrire celui-ci dans la durée. La géographie rencontre l'histoire, dans un livre magnifique où, bien entendu, et pour revenir à Jean Rolin, il est aussi question de chiens errants:
La vie nocturne de Lambaréné est des plus réduites. A cette heure-ci, les estaminets du marché comme Le Joie du Peuple au Port sont depuis longtemps cadenassés, la place abandonnée aux chiens errants et nettoyeurs, qui s'arrachent des bouts d'hippo ou de croco.Du Gabon à Zanzibar, un itinéraire qui vaut le détour...