"Le temps mort n'est pas une biographie romancée, Clémence est née de moi, je l'ai conduite dans son radieux malheur comme un enfant que l'on mène par la main. J'ai été chacun de ses bourreaux, l'une et l'autre de ses compagnes, son invisible amour, sa force et sa faiblesse, sa fierté, sa douceur."
Quatrième de couverture de ce roman très bref, que l'on pourrait sans doute lire, pourtant, comme le témoignage de toutes les femmes emprisonnées et déportées pendant la seconde guerre :
En 1943, alors que la France entière est occupée, Claude Aveline (101-1992) entre en clandestinité sous le nom de Louis-Marie Martin. En 1944, il publie Le temps mort, sous le pseudonyme de Minervois, aux Editions de Minuit, fondées par son ami le dessinateur Jean Bruller qui deviendra Vercors, l'auteur du Silence de la mer.
Prison, interrogatoires, brimades et humiliations : Aveline peint la vie suspendue d'une jeune Résistante française, Clémence, de l'instant où les Allemands l'arrêtent jusqu'à celui où elle arrive dans un camp de concentration.
Si ce récit paraît plus vrai que nature, l'auteur s'en explique : il a interrogé lui-même plusieurs de ses amies. Ainsi, dans le récit d'une femme, ce sont les récits de toutes les résistantes qui se rencontrent et ne font plus qu'un. De quoi faire réfléchir sur les talents et la nécessité de la littérature...
A lire absolument. Au delà du texte, on ressent la véritable nécessité d'une solidarité.