C’est à la page 226 je me suis mise à pleurer, submergée par une discrète émotion tissée au fil des pages. Le livre n’allait pas tarder à s’achever. Je l’avais englouti d’une bouchée. Il ne m’aura fallu que de deux aller retour Paris - Fontenay aux Roses pour en finir avec, ce qui m’a semblé devenir l’un de mes livres de référence. Je n’avais pas ressenti pareille émotion depuis plusieurs années. J’en avais étudié quelques passages au lycée en cours d’allemand et ce n’est que 8 ans plus tard que j’ai rouvert ce livre, poussée par la curiosité. Peut-être que pour une fois, je voulais réellement avoir lu l’œuvre d’origine avant de voir sa transposition sur grand écran. J’ai hâte maintenant de voir ça, avec cette espèce d’appréhension d’être déçue par l’adaptation de quelques chose qui m’a tant touchée.
Il est de ces histoires qui anesthésient un temps du monde réel. Puis l’on revient petit à petit à la surface avec le sentiment que l’on n’oubliera jamais et où l’on se sent grandi, comme si tout cela, nous l’avions vécu.
“C’est la nuit suivante que je tombai amoureux d’elle. Je ne dormis pas profondément, j’avais envie d’être près d’elle, je rêvais d’elle, je croyais le sentir près de moi, puis je m’apercevais que je tenais l’oreiller ou la couette. Nos baisers m’avaient laissé la bouche endolorie. J’avais sans cesse des érections, mais je ne voulais pas me masturber. Je ne me masturberais plus jamais, Je voulais être avec elle.”
Le Liseur a été adapté au cinéma par Stephen Daldry avec dans les rôles principaux Ralph Fiennes et Kate Winslet. Film d’aileurs nominé dans les catégories meilleur film, meilleure actrice, meilleur réalisateur, meilleure adaptation, meilleure photographie. Rien que ça.