Le Liseur de Bernhard Schlink | Troublant et poignant

Publié le 22 février 2009 par Sukie

C’est à la page 226 je me suis mise à pleurer, submergée par une discrète émotion tissée au fil des pages. Le livre n’allait pas tarder à s’achever. Je l’avais englouti d’une bouchée. Il ne m’aura fallu que de deux aller retour Paris - Fontenay aux Roses pour en finir avec, ce qui m’a semblé devenir l’un de mes livres de référence. Je n’avais pas ressenti pareille émotion depuis plusieurs années. J’en avais étudié quelques passages au lycée en cours d’allemand et ce n’est que 8 ans plus tard que j’ai rouvert ce livre, poussée par la curiosité. Peut-être que pour une fois, je voulais réellement avoir lu l’œuvre d’origine avant de voir sa transposition sur grand écran. J’ai hâte maintenant de voir ça, avec cette espèce d’appréhension d’être déçue par l’adaptation de quelques chose qui m’a tant touchée.

L’œuvre dont je vous parle, c’est Le Liseur, de Bernhard Schlink. On plonge dans le livre, captif d’ une écriture limpide, franche, sans fioriture, parfois à la fois douce et crue. De sa rencontre avec Hanna jusqu’à la dernière page, on ne cesse d’être hantée par un sentiment d’empathie à l’égard de Michael. Ce garçon que l’on rencontre adolescent (il a à peine 15 ans), que l’on voit tomber amoureux d’une trentenaire au hasard d’une rencontre. Au fil de ses visites à la jeune femme, le garçon s’émancipe, la découvre, l’aime passionnément, lui fait la lecture jusqu’au jour où elle disparait mystérieusement. Quelques années plus tard, il la retrouve dans un procès, sur le banc des accusés. Hanna, celle qu’il a aimée, sera comdanmée à la détention à perpétuité. Le lecteur ne cesse de suivre Michael dans ses réflexions, ses incertitudes, son incompréhension, sa colère. Pendant tout ce temps, on essaie de le comprendre, d’être d’accord ou en désaccord. On s’émeut, c’est sûr et toujours on est suspendu à chaque page même si la suite, l’issue de l’histoire on semble déjà la connaître.

Il est de ces histoires qui anesthésient un temps du monde réel. Puis l’on revient petit à petit à la surface avec le sentiment que l’on n’oubliera jamais et où l’on se sent grandi, comme si tout cela, nous l’avions vécu.
C’est la nuit suivante que je tombai amoureux d’elle. Je ne dormis pas profondément, j’avais envie d’être près d’elle, je rêvais d’elle, je croyais le sentir près de moi, puis je m’apercevais que je tenais l’oreiller ou la couette. Nos baisers m’avaient laissé la bouche endolorie. J’avais sans cesse des érections, mais je ne voulais pas me masturber. Je ne me masturberais plus jamais, Je voulais être avec elle.
Le Liseur a été adapté au cinéma par Stephen Daldry avec dans les rôles principaux Ralph Fiennes et Kate Winslet. Film d’aileurs nominé dans les catégories meilleur film, meilleure actrice, meilleur réalisateur, meilleure adaptation, meilleure photographie. Rien que ça.

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