On parlait
d'un match de gala entre Toulouse et Clermont, on a été servi. Pas
forcément beaucoup d'essais (3 au total), mais beaucoup de jeu et
d'intensité. Sans conteste, le Stade Toulousain a rendu une copie
beaucoup plus propre que son adversaire, qui a été très gêné par la
défense des locaux. Certes, l'ASM Clermont n'avait pas réellement
un impératif de victoire aujourd'hui, mais l'équipe alignée par
Vern Cotter était loin d'être une formation "bis", et les trente
acteurs (ou plutôt 44 avec les remplaçants) n'ont pas mesuré leurs
efforts pour l'emporter.
Malgré un relâchement en deuxième mi-temps et un retour en pression des jaunard en fin de rencontre, les Toulousains n'ont pas été véritablement inquiétés sur l'ensemble du match.
Le début de rencontre fut remarquable en termes d'intentions et de rythme. Les Toulousains ont inscrit un essai de pénalité après une grosse domination du pack conduit par un Jean-Baptiste Elissalde plutôt à son avantage, beaucoup plus en tout cas que son vis-à-vis Pierre Mignoni, dont on peut dire qu'il a raté son match.
Le combat
devant fut rude, les Jaunard peinant en première mi-temps et se
voyant beaucoup sanctionnés, notamment la troisième ligne aile,
sans doute obnubilée par le jeu au ras de leurs homologues et
oubliant de se lier à leur pack à plusieurs reprises. Mais c'est
surtout en touche que la domination Toulousaine s'est faite
sentir.
Les trois-quarts rouge-et-noir, emmenés par un Yannick Jauzion plein d'autorité et un David Skréla à son aise, ont paru beaucoup plus ingambes que sous le maillot bleu. Le positionnement de Maxime Médard à l'arrière apporte indubitablement un plus à l'attaque Toulousaine. Quant au duel des ailiers, vanté par les médias qui mettaient en exergue le mano a mano entre Aurélien Rougerie et VIncent Clerc, il a nettement tourné à l'avantage de ce dernier. Auteur d'un très bel essai (après une initiative de Maxime Médard bien poursuivie par Yannick Jauzion et Clément Poitrenaud), Vincent Clerc a par ailleurs convaincu ceux qui pouvaient s'interroger sur sa condition physique, après sa longue absence sur blessure. Il n'est vraiment pas loin d'un retour en sélection nationale. Par comparaison, Julien Malzieu a paru bien terne. Peu aidé il est vrai par les conditions de jeu, le Clermontois a été moins en vu à l'aile que son coéquipier Mario Ledesma, talonneur de son état et très souvent en position de débordement le long de la touche...
Au final, on a pris du plaisir à regarder ce match qui a rassuré ceux qui doutaient de voir des clubs Français capables d'enchainer les temps de jeu sans passer systématiquement par le sol et d'assurer des soutiens favorisant l'éjection rapide des ballons dans les regroupements.
Malgré quelques frictions bien compréhensibles, le climat du match est resté particulièrement courtois, ce qui a facilité l'arbitrage de Monsieur Didier Méné, qui donna aujourd'hui ses derniers coups de sifflet. On lui souhaite bonne continuation au sein des instances fédérales où il remplacera René Hourquet.
Gageons
d'ailleurs que l'arbitre aux 3 Brennus (il a arbitré trois finales)
aura eu l'impression de présider aux débats de ce qui ressemblait
fort à une répétition en vue de la soirée du 6 juin
prochain...