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Branchés, débranchés… (2)

Publié le 22 février 2009 par Claude Grillet

Ce matin, avant de m’installer commodément devant mon PC, pour arracher quelques bribes de mon histoire de téléspectateur puis de retrouver “Seul dans le noir” de ¨Paul AUSTER, j’ai renoué avec mes activités sportives dominicales. Costumé pour la course, dans l’attente de Thierry, mon macadam-partenaire, je suis allé chercher le pain et les journaux. Véronique m’ayant conseillé de passer mon survêtement, je suis remonté le chercher  dans notre chambre, mais je suis descendu avec la seule veste - le temps était humide mais il ne faisait pas froid - que j’ai enfilée avant de dévaler prudemment la rue de la Barre. Un petit salut rapide à Jean-Luc qui bricolait dans son atelier, un petit arrêt au distributeur de billets et une première remarque de Juliette, à la boulangerie, sur ma tenue sportive.  Aux Cahiers Lamartine, je me suis gentiment fait chambrer… J’ai mal choisi mon heure. Trop de figures connues. Des sourires et une invitation à finir de m’habiller. J’aurais dû écouter Véronique et passer le pantalon du survêt’ par dessus le cuissard :-)

On a couru pendant une heure. Ca faisait un mois ou presque que je n’avais pas bougé ma carcasse et j’ai peiné. Un vrai travail de reprise foncière !

*-*-*-*-*-*-*-*-*

Suite de ma petite monobiographie télévisuelle, dont le pouvoir évocateur et nostalgien  peut être agrémenté d’une madeleine ou d’un petit Brun :

Durant nos années d’adolescence, mon frère Thierry et moi avons poursuivi notre parcours initiatique de téléphages. Le samedi après-midi était consacré au sport, aux devoirs ou à la déambulation urbaine et commerciale : Nouvelles Galeries - Prisunic - Nouvelles Galeries… Le soir, en revanche, nous étions devant le poste jusqu’à des heures tardives : variétoches du couple CARPENTIER, le riche et le pauvre ou Payton-Place et…. “Mais non, mais non… Pompom, Popom…”, pas question de rater CANGIONI et Téléfoot. Le dimanche, nous faisions de plus en plus d’infidélités au Club des Orions que nous ne suivions plus à l’extérieur, pour confier nos parts de cerveaux disponibles aux bons soins de Jacques MARTIN. Le Petit Rapporteur a été la première apparition d’une certaine forme d’insolence télévisuelle. Il me semble que cette émission a préparé le terrain à Nulle Part Ailleurs et l’esprit Canal. L’interview de SAGAN par DESPROGES  est un de mes souvenirs préférés. Je ne m’en lasse toujours pas.

La voiture rouge de Starsky et Hutch, le hurlement de la sirène qui annonçait le départ des chasseurs de la patrouille de Pappy Boyington, les drôles de dames, l’homme qui valait trois milliards ont occupé nos débuts d’après-midi. Notre soirée du dimanche se terminait par les ronchonnements des deux vieux au balcon du Muppet’s show et les nouvelles  essentielles dévoilées par COUDERC, CHAPATTE et autre FULLA,  à Stade 2.

Difficile de dire aujourd’hui, si ces images accumulées ont enrichi notre imaginaire ou si elles l’ont appauvri.

Comment expliquer que l’image, omniprésente dans notre environnement, qu’elle soit fixe ou animée, ne fasse pas l’objet d’un apprentissage tout aussi méthodique et systématique que celui de l’écrit ? J’ai gagné, de ces années de consommation intensive de fictions télévisuelles, de continuer à trembler, à rire et même parfois à pleurer devant des histoires qui m’émeuvent encore souvent… comme un gamin. Je me souviens avoir déclenché le sourire de mes collègues, à l’occasion d’un voyage en Espagne. Je regardais, dans le bus,  un film qu’on nous proposait et eux me regardaient regarder, bouche ouverte ou sourcils froncés… Je semblais totalement captivé, dans ma caverne mobile, privé de la plus élémentaire distance, moins victime que reclus volontaire… J’assume cette incomplétude. J’y trouve mon compte et suffisamment de plaisir.

Vous trouverez des informations sur l’opération “Branchés… Débranchés” sur le blog du Relais Info du Clunisois.

A suivre…


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