Dans un article du mois d'Aout le IHT fait une constat sur l'ensemble des transports a Londres: Trains, avions et voitures, un gros bordel !
Bon les trains on en a déjà parlé de très nombreuses fois sur ce blog. Le constat du IHT est sans appel: "London commuters suffer through frequent delays to subway services, despite paying up to £4, or $8, for a one-way ride in central London. Meanwhile, passenger groups complain that Britain's trains, despite years of significant investment, are crowded, slow and expensive."
Le gouvernement conservateur a bien sur engagé le mouvement qui devait conduire au désastre: Thatcher en stoppant les investissements dans le réseau ferré britannique (elle croyait que l'avenir était à la voiture - tout le monde peut se tromper, mais certains ont plus de responsabilités que d'autres) et Major en privatisant vite fait mal fait. Mais le gouvernement Blair n'a rien arrangé depuis 10 ans. Pire, Gordon Brown s'est montré fervant partisant des PPP qui a conduit l'Etat à utiliser des sociétés privés, pensant éviter la charge financière, mais gardant tous les risques (que la société privée fasse banqueroute ou pas le risque est peu couteux pour les actionnaires, miracle du PPP) et se révélant un gouffre financier pour le contribuable : on a récemment vu l'exemple de Metronet.
Quand au train à grande vitesse, rappelons simplement que la France possède des milliers de km de voies pour simplement 74 km en Angleterre (hmm bientot 39 autres après 4 ans de travaux...).
Au niveau routier, les conducteurs roulent sur un réseau atrophié en comparaison avec celui existant en France. Et sur Londres la voiture revient très très trop cher : en plus de la congestion charge de plus en plus élevée, il faut compter sur la politique de harcèlement des traffic warden qui doivent remplir les caisses des gouvernements locaux.
Quand aux aéroports, Heathrow, connu pour être le plus grand aéroport européen en terme de trafic, a aussi une réputation exécrable : "Tim Bray, director of Web technologies at Sun Microsystems, [...] said [the airport] has expensive and disappointing food, dirty, dingy and ugly hallways and no place for the family to sit. Heathrow is unspeakably bad in international airport terms". BAA, la société - privatisée mais en quasi-monopole - gérant les aéroports de Londres, est pourtant très profitable, mais au mépris des clients: les queues des magasins des terminaux sont paradoxalement inexistantes en comparaison avec celles aux portiques de sécurité et passport checking.
tout nu. Et plus personne ne prendra la peine de vous expliquer les raisons de ces controles, plus le temps. De toute façon les garde-chiourmes sont trop préoccupés à découvrir la bouteille de plus de 100 ml qui fera de vous un apprenti terroriste.
Et comme tout cela ne rebiffe pas encore la grande majorité des anglais, la nation la plus voyageuse du monde, le gouvernement britannique a décidé que, contrairement au autres pays européens, il imposera une limite drastique sur le nombre de bagages à main, quel que soit la taille : 1. Comme ça on doit soit racheter tous ses objets de toilettes dans l'aéroport (bien joué pour relancer la consommation), soit passer sa valise en soute. Comme ça non seulement on fait 1h de queue supplémentaire au départ, et on a de bonnes probabilités de voir son bagage perdu à l'arrivée (rien que 50% de plus qu'Air France, proportionnellement, avec 311 920 pertes en 3 mois, soit 1 passager sur 35 dans chaque avion de BA, ou encore 1,3 millions d'ici la fin de l'année).
Bref une situation typiquement anglaise : "it is typical of the English short-termism, lack of planning, lack of investment." Et quel est le plan de Gordon Brown pour combattre cette situation ? Tout simplement d'augmenter les prix, faisant supporter au client non plus 50% du cout mais 75% d'ici 2014. Un boulevard semble ouvert aux Conservateurs qui pourraient s'attaquer au problème après 10 ans d'échec du Labour... qu'attendent-ils ?