Trois jours qu'on s'observe, elles et moi. Elles sont arrivées de bon matin, j'étais encore en pyjama quand mon facteur, affable, me les a confiées. Ça, c'est un coup de Julien, le pousse-au-crime, qui m'enjoint de faire une infidélité au X Noir. Me voilà bien, avec deux crémants de Loire sur les bras. Obligée d'organiser un apéro (je ne vais quand même pas les boire seule ?). C'est ce soir, rive droite. J'ai, entre autres, débauché la tante de Corinne, qui se dévoue gentiment. J'avais eu un avant-goût très positif de ce blanc de noir (un vin de fines bulles élaboré uniquement avec des raisins noirs), lors du salon “Divin Chocolat”, dans les caves d'Ackerman, en décembre dernier. Ce soir, je vais peaufiner la dégustation en bonne compagnie, avec des petits tartines de La Belle-Iloise (allez sur le site, juste pour le plaisir d'entendre les goélands et le clapotis des vagues). Il faudra être patient pour se procurer le crémant de Loire blanc de noir d'Ackerman, très élégant dans sa collerette argentée, tout en sobriété : il ne sera disponible qu'à partir de mai (7,90 € TTC départ caves). Tant pis, on boira du X Noir, en attendant…
Photo : Julien Goudeau, l'âme du cellier chez Ackerman-Rémy Pannier. Angevin, mais pas chauvin, gourmand assumé, ce « gars du Layon » suivait, adolescent, son père dans les caves du coin. Si le chenin donne, selon lui, parmi les meilleurs blancs du monde, il avoue sans rougir son attrait pour les banyuls et les vieux rivesaltes ambrés, pour les chablis, vifs, minéraux et complexes, ou encore pour les rouges du Bordelais, bien structurés. Avec un cannelé (son pêché mignon, détrôné par le chocolat), il boit volontiers un saint-émilion « tendre ». Avec des saint-jacques, « toujours un blanc sec ». Avec des toast de saumon ou de foie gras, « une bulle ou un bon liquoreux ».