(Source: Radio-Canada). La télévision de Radio-Canada a appris que de nombreuses femmes enceintes étrangères en voyage au Québec y viennent pour accoucher seulement, puis repartent sans payer.
Un nouveau phénomène dans les hôpitaux québécois inquiète les gynécologues-obstétriciens.
La télévision de Radio-Canada a appris que des femmes arrivant de l'étranger, sous prétexte de prendre des vacances au Québec, ne viennent que pour accoucher, avant de repartir avec leur poupon.
Ces patientes arrivent principalement du Maghreb et du nord de l'Afrique.
À l'Hôpital Sainte-Justine l'an dernier, 25 femmes étrangères ont accouché sans payer, une augmentation par rapport aux années précédentes. Le même phénomène se produit à l'Hôpital St. Mary's et à l'Hôpital Saint-Luc.
L'an dernier, à Saint-Luc, 40 femmes en voyage ont accouché. De ce nombre, le tiers a payé, et les deux tiers des patientes sont reparties sans payer. Pour chaque femme qui repart sans payer, cela entraîne des coûts minimaux de 5000 $ par jour pour l'hôpital et un déficit d'honoraires de 400 $ pour le médecin.
" On ne peut pas refuser une maman qui est en train d'accoucher [...] et dire: "vous n'avez pas la carte, vous n'entrez pas" ", dit Diane Francoeur, chef du département d'obstétrique-gynécologie, à l'Hôpital Sainte-Justine.
" On a parfois des patientes qui viennent accoucher en vacances, un premier bébé, ensuite un 2e, ensuite un 3e. Un moment donné, l'hypothèse d'accoucher toujours à terme pendant ses vacances, ça s'épuise un petit peu " ajoute de son côté Stéphane Ouellet, gynécologue à l'Hôpital Saint-Luc.
Dans une lettre adressée à la Fédération des médecins spécialistes, les gynécologues et obstétriciens du Québec ont dénoncé ce qu'ils appellent le " baby touristing ".
Selon les intervenants, ce phénomène s'explique principalement non seulement par la qualité des soins offerts au Québec, mais aussi par le fait qu'il soit intéressant de naître citoyen canadien.
En effet, la déclaration de naissance signée par le médecin donne automatiquement la citoyenneté canadienne et le passeport. Sur les blogues, plusieurs femmes ne se gênent pas pour dire que cela permettra à leur enfant de venir étudier au pays gratuitement, et même de recevoir des bourses.
Des exemples ailleurs
Accoucher dans un pays étranger pour que son enfant ait la citoyenneté dudit pays n'est pas un phénomène propre au Canada.
Par exemple, le Los Angeles Times rapportait en 2002 que plusieurs femmes sud-coréennes, munies d'un visa de touriste, allaient accoucher aux États-Unis afin que leur enfant ait la citoyenneté américaine.
En janvier 2007, le International Herald Tribune mentionnait des cas similaires de femmes chinoises qui allaient accoucher à Hong Kong pour que leur enfant obtienne le statut de résident permanent de cette région administrative, ce qui leur donnait droit à l'éducation gratuite et à une assurance maladie.
Le journal rapportait aussi l'exemple de femmes mexicaines qui traversaient aux États-Unis pour y donner naissance et faire en sorte que leur enfant ait la citoyenneté américaine.
Source : Radio-Canada.