Comme d'habitude, le grand timonier Martineau crache son venin sur la gauche, outrepassant ses qualités d'historien en herbe au profit d'une suite de mensonges répétés maintes fois par nos adversaires idéologiques. Cette fois-ci, il s'en prend à la réputation du Che, relatant les "faits" rapportés dans le livre noir du communisme écrit par le ré-écrivain de l'histoire Stéphane Courtois, un livre qu'il dit " un ouvrage sérieux qui, en anglais, a été publié aux Presses de l'Université Harvard ". Mais je demanderai au lectorat de se référer, quant à ces dires, à la partie ci-dessous pour conclure lui-même son opinion sur ce fameux bouquin.
D'autre part, le timonier Martineau pré-accuse les intéressés de s'être acheté des T-shirts du Che pour aller voir l'excellent film de Soderbergh. Or, tout bon communiste est capable de créer son propre chandail sans donner la moindre cenne à ces parasites bourgeois, j'en ai d'ailleurs deux faits sur commande, pour moins de 20$, certifié "Made in Quebec".
Comme autre lecture, Martineau nous indique le gâchis d'un exilé cubain, et devinez où se terre ce dernier? Miami! Bien sûr! Comme les autres, Humberto Fontova fait partie des dits "dissidents", lesquels furent pourtant prêts à renverser par les armes le gouvernement castriste, quitte à terroriser l'île socialiste aux seules fins d'y remettre une dictature bourgeoise qui les privilégiait, lui et les siens. Mais ne comptez pas sur le timonier Martineau pour vous faire part de ces attentats, comme ceux commis par Luis Posada Cariles par exemple (entraîné par la CIA -une organisation terroriste financée à même l'opium du beau-frère de Hamid Karzaï ou de la cocaïne d'Alvaro Uribe (l'assassin de syndicalistes)-), ou ceux de la force brigande qui tenta en 1961 de mener un coup d'État contre les castristes (Baie des cochons), mais en vain (Le débarquement fut également organisé par la CIA.). Décidément, Martineau a de la suite dans les idées...
Le timonier Martineau fait ensuite suivre ses idées avec des citations de Che Guevara, mais mises hors contexte. Par exemple, il impute une volonté nucléaire à Che, alors que Washington avait délibérément à cette époque, fait la menace d'user d'armes nucléaires contre les socialistes de Cuba. Mais mis hors contexte, les propos du guerrier peuvent en émouvoir quelques uns. Mais qui donc, déjà, a fait usage de ces armes maudites contre une autre nation, non pas à une, mais à deux reprises? Humberto Fontova et Martineau peuvent, s'ils le veulent, mettre des mots dans la bouche de leurs adversaires, mais ils devraient se regarder le nombril avant d'étendre leur imbécilité crasse sur la place publique. Washington a anéanti Hiroshima et Nagasaki aux seules fins de terroriser une population civile, déjà ébranlée par ses échecs majeurs dans le Pacifique. Ainsi, Washington donna également à Moscou, une bonne raison de se calmer les nerfs et de respecter l'empire qu'elle était devenue. Alors selon Martineau, les "ambitions révolutionnaires" de Che sont condamnables, mais pas les "ACTIONS" commises par les États-Unis d'Amérique, ces mêmes États où se retrancheHumberto Fontova et les autres terroristes et putchistes dans son genre. C'est probablement la suite des idées dont je parlais ci-haut... Mais encore, Bush, dans ces 8 dernières années, a menacé plus de 5 fois d'autres nations d'utiliser des armes nucléaires et ce, sur la place publique. Condamnation de Martineau? Niet! Quedal! Absentes!
Ensuite, il enchaîne avec son fameux livre noir, où dit-on, que Che aurait exécuté, de ses mains, 14 000 personnes. Mais de fait, à Cuba, la volonté populaire appelait aux exécutions commises par les castristes et ne furent pas réclamées par le Che lui-même. Aussi, ce dont ne parle pas le timonier Martineau, c'est que ces 14 000 contrerévolutionnaires n'étaient pas que des ennemis de la révolution acclamée par le peuple, mais bel et bien des terroristes aptes à prendre les armes, ce qu'ils faisaient d'ailleurs, contre la population civile cubaine. Par exemple, les enseignants et les médecins envoyés par La Havane dans les régions retranchées et lointaines, étaient systématiquement attaquées par ces contrerévolutionnaires, lesquels n'hésitaient aucunement à abattre ces enseignants et médecins, aux seules fins de saboter la révolution en cour. Mais pour Martineau, c'est mieux que 14 000 castristes soient tués que 14 000 autres brigands qui attaquent des médecins et des enseignants -ainsi que des cultivateurs, des paysans, etc..- le soient. L'art de patauger dans la double-mesure...
Et quand Martineau dit : " Mais, bon, c'était pour une bonne cause, non? Quand George W. Bush emprisonne sans procès des ennemis des États-Unis, c'est un salaud. Quand Che Guevara emprisonne sans procès des ennemis de Cuba, c'est un héros.", il omet de dire que Cuba avait fait un choix etque ce choix était désiré de la majorité de l'île, n'est-ce pas ce que l'on appelle la démocratie? Les prisonniers de Cuba dont parle le timonier, des terroristes et putchistes, n'ont rien en commun d'abord, avec les prisonniers faits par Bush, lesquels sont pour la plupart innocents et retenus hors des règles de guerre -convention de Genève-. Aussi, il faut remettre les choses dans leur contexte, Cuba était en révolution, elle venait de se battre pendant quelques années contre la sanguinaire dictature de Batista (qui fut soutenu, et par Washington, et par le parti communiste à une autre époque) et elle avait connu ses multiples trahisons de part et d'autre. Bush, lui, est allé chercher de parfaits inconnus du fin fond de je ne sais où, pour leur imposer une doctrine vouée à l'échec, pour se simples raisons géostratégiques et des ressources humaines et naturelles. Il lui fallait des responsables pour le WTC/911 dont il était peut-être en partie l'auteur et une bande d'arabes faisaient selon lui l'affaire. Cela dit, je n'approuve pas tout ce que Cuba a pu faire et je n'y étais pas pour juger de leurs actes. Sinon, pour la cause, le timonier ne croit pas si bien dire! Cuba va beaucoup mieux qu'elle allait en 1958! Rien n'est parfait, mais désormais, les cubains ont tous accès à des soins de santé -ce qui n'était pas le cas du tout- et ont tous droit à l'éducation -ce qui n'était pas le cas du tout-. Castonguay ne serait pas populaire là-bas, sauf peut-être aujourd'hui, étant donné qu'il s'est rétracté sur la privatisation du système de santé.
Martineau compare ensuite Milosevic et Che en leur attribuant des ordres de condamnation à mort, que l'on sait aujourd'hui totalement faux. Le peuple cubain a ordonné plus d'exécutions que quiconque à Cuba, même que La Havane a commué certaines mises à mort en peines à perpétuité. Cet argument n'est donc pas valable et reflète plutôt la propagande de monsieur Courtois, lequel fait office de bonne source, selon le timonier, tout en étant soutenu par les capitalistes les plus voraces, quel hasard! Aussi, il n'est nullement question de Bush dans le texte de Martineau, qui pourtant, est responsable lui, d'un million de morts. Bush a ordonné 1 000 000 de morts irakiens, Martineau n'a rien à dire.
Martineau finit sur une note d'abrutissement collectif en citant Debray sur ce qu'il pensait de Che après qu'il l'ait accompagné en Bolivie : "cruel, fanatique et despotique"... Mais qui donc n'est pas cruel, dès lors qu'il tient une arme pour aller à la guerre? Qui donc n'est pas fanatique, lorsqu'il soutient un idéal, coûte que coûte? Et qui donc n'est pas despotique, avec un minimum de pouvoir entre les mains? Cette critique s'applique également à tout bon soldat de sa majesté la Reine Élisabeth II..., ça prend un bon mélange de tout ça pour devenir soldat, cher timonier Martineau!
(Notes et source, dont un paquet de remises en question du professionnalisme de monsieur Courtois)
"L'éditeur Maurice Nadeau, dans La Quinzaine littéraire, a considéré le livre comme " une escroquerie " : " l'escroquerie réside en ce que ce collectif d'auteurs appelle " communisme " ce qui en est précisément le contraire ". " Où donc ont-ils fait leurs classes ces " historiens " ? Pour quelques-uns, tiens, pardi ! chez Staline précisément ". " Nos " historiens et universitaires " s'obstinent à appeler " communisme " ce qui en bonne langue française et en connaissance honnête de l'Histoire s'appelle " stalinisme" , pour les Chinois " maoïsme" , pour les Cambodgiens " Khmers rouges " . Quand on fait la publicité d'un livre sur des millions de cadavres on n'a pas le droit de jouer sur les mots "."
"Le journaliste Gilles Perrault, dans Le Monde diplomatique, a précisé le fait que l'histoire et les traditions locales ont joué, dans chaque cas, un rôle important, et que le livre regroupe des phénomènes historiques trop différents pour être objet d'une condamnation unique : " Par quelle aberration peut-on englober dans la même condamnation des sandinistes nicaraguayens qui remirent démocratiquement en jeu leur pouvoir et les fous furieux du Sentier lumineux ? ". Il regrette que le livre ne discute pas du rôle des États-Unis dont l'obstruction est selon lui cause d'échec de plusieurs expériences communistes. Il reproche également aux auteurs du Livre noir d'avoir occulté l'importance de la contre-révolution comme facteur d'explication du processus de radicalisation de la terreur dans les systèmes communistes : " Un grand absent : l'adversaire. Chaque expérience communiste est décrite comme si elle se déroulait en vase clos, coupée du monde extérieur. Pourquoi Nicolas Werth s'abstient-il d'évoquer l'interventionnisme étranger acharné à juguler la jeune révolution bolchevique ? "."
"De même selon le World Socialist Web Site (structure trotskiste), le livre " jette arbitrairement ensemble des phénomènes historiques complètement différents tels que la guerre civile de 1918-21, le collectivisation obligatoire et la Grande Terreur en Union soviétique, le règne de Mao en Chine et Pol Pot au Cambodge, le gouvernement militaire de l'Éthiopie aussi bien que de divers mouvements politiques latino-américains, des sandinistes au Nicaragua au Sentier lumineux du Pérou. "
"Pour l'historien Jean-Jacques Becker, le décompte " des morts du communisme " a une " valeur historique nulle ", puisqu'il s'agit de réalités très différentes qui échappent à toute forme de comptabilité. De fait, la comparaison avec le nazisme, qui se réduit à une dimension statistique, est " illégitime ". Même si telle n'était pas l'intention de Stéphane Courtois, cela conduit à minorer le phénomène nazi, car, à l'arrivée, " l'extermination de six millions de juifs fait pâle figure à côté des " cent millions de victimes " du communisme ". Enfin, Stéphane Courtois a " définitivement quitté le domaine de l'histoire " lorsqu'il condamne les historiens d'avoir failli à leur devoir moral en ne mettant pas en valeur les crimes du communisme, ce qui est faux selon Jean-Jacques Becker."
"L'historien spécialiste de l'URSS Jean-Jacques Marie a dénoncé le fait que cette comparaison repose sur une fausse citation de Staline : " À la page 19 du Livre noir du communisme, Stéphane Courtois écrit " Le mot officiel de Staline [...] était d'exterminer les koulaks en tant que classe. " Stéphane Courtois remplace " liquider " par " exterminer " et s'appuie sur cette citation modifiée pour affirmer : ici " le génocide de " classe " rejoint le génocide de " race ". " Donc le " communisme " par Staline interposé et le nazisme sont jumeaux puisque l'un tente d'exterminer une couche sociale et l'autre une race. Il est fâcheux que pour étayer cette affirmation Stéphane Courtois commence par trafiquer la formule de Staline. Les guillemets et le mot " officiel " n'y changent rien. ""
"L'historienne Annie Lacroix-Riz, membre du PRCF, a qualifié l'ouvrage d'" opération politique et idéologique de grande envergure, à l'échelle tant de la France que de l'Europe unifiée. Cette opération éditoriale a donné l'élan décisif à l'assimilation entre nazisme et communisme qui peuple aujourd'hui les manuels scolaires [...]. "
"L'historien américain John Arch Getty, professeur à l' université de Californie à Los Angeles, note que les famines sont à l'origine de plus de la moitié des victimes du communismes dénombrées par Stéphane Courtois. Il critique la méthode consistant à amalgamer des personnes mortes de faim dans des tragédies comme l' Holodomor, et les victimes des camps de travaux forcés comme le goulag, puis la comparaison avec le nazisme que tire Stéphane Courtois de ce décompte : " Les victimes de famines causées par la stupidité et l'incompétence d'un régime (ces morts comptent pour plus de la moitié des " 100 millions de victimes " de Courtois) peuvent elles être mises sur le même plan que le gazage délibéré des juifs ? L'arithmétique de Courtois est trop simpliste. ""
"Courtois poursuit : " il n'était pas dans notre propos d'examiner en quoi la théorie marxiste pouvait, en tant que telle, avoir eu un rôle dans les crimes du communisme au e siècle. Cette question est cependant légitime. Ainsi, en 1872, Bakounine dénonçait l'idée de dictature du prolétariat comme l'institution d' "un poste d'ingénieur en chef de la révolution mondiale ", qui mènerait inéluctablement à l'asservissement des masses. " Il distingue ensuite communisme et marxisme au profit du second :
" D'ailleurs, nombre de marxistes de la fin du e siècle et de la II e Internationale, tous imprégnés de culture démocratique et de respect de la personne humaine, furent parmi les premiers à dénoncer avec force l'expérience léninienne. À Tours en 1920, s'adressant à ses camarades socialistes qui allaient fonder le PCF, Léon Blum analysait " l'ensemble doctrinal " proposé par l'Internationale communiste : " Votre dictature n'est plus la dictature temporaire. (...) Elle est un système de gouvernement stable, presque régulier dans votre esprit. (...) C'est dans votre pensée un système de gouvernement créé une fois pour toutes. (...) Vous concevez le terrorisme comme moyen de gouvernement. " Il nous semble donc abusif d'assimiler l'idéologie communiste à l'idéologie marxiste, nombre de marxistes parmi les plus éminents ayant combattu le communisme de Lénine. (...) L'idéologie communiste, Lénine l'a définie. Cette doctrine, bientôt codifiée en " marxisme-léninisme " par Staline, est une doctrine d'élimination de la " bourgeoisie " (puis d'autres classes sociales, en premier lieu des fractions de la paysannerie), de dictature du prolétariat (devenue en fait dictature sur le prolétariat), de guerre civile permanente, d'agression et d'expansion par les armes du système soviétique. ""
"La moitié des auteurs - Nicolas Werth, Jean-Louis Margolin et Karel Bartosek - ont protesté publiquement contre le chapitre introductif de Stéphane Courtois, ils y refusent son rapprochement du génocide nazi et de la répression stalinienne, ainsi que le calcul du nombre de victimes, dont ils contestent à la fois l'opportunité et les chiffres utilisés, qui pour certains sont leurs chiffres mais augmentés sans raison par Courtois.
Dans un article du Monde daté du 14 novembre 1997, Nicolas Werth et Jean-Louis Margolin listent les principaux points mis en cause du chapitre introductif :
" la centralité du crime de masse dans les pratiques répressives des communismes au pouvoir ; l'assimilation entre doctrine communiste et mise en application de celle-ci, ce qui fait remonter le crime jusqu'au cœur même de l'idéologie communiste ; l'affirmation qui en découle de la grande similitude du nazisme et du communisme, tous deux intrinsèquement criminels dans leur fondement même ; un chiffrage des victimes du communisme abusif, non clarifié (85 millions ? 95 ? 100 ?), non justifié, et contredisant formellement les résultats des coauteurs sur l'URSS, l'Asie et l'Europe de l'Est (de leurs études, on peut tirer une " fourchette " globale allant de 65 à 93 millions ; la moyenne 79 millions n'a de valeur que purement indicative). "
Ils ajoutent : " On chercherait cependant en vain, dans le chapitre introductif comme dans le reste de l'ouvrage, la discussion serrée et approfondie que nécessiteraient des questions aussi complexes et délicates que la comparaison entre fascisme et communisme, ou la présence de potentialités terroristes dans la théorie marxiste elle-même. Nous n'entendons pas disqualifier ces indispensables questionnements. Mais, tout simplement, notre livre ne porte pas là-dessus. "
Nicolas Werth estime que : " le crime est certes une composante essentielle [du communisme], mais le mensonge qui a permis l'occultation de la terreur me paraît plus central que le crime lui-même. " Jean-Louis Margolin va dans le même sens : " Cela [l'analyse de Stéphane Courtois] revient à enlever son caractère historique au phénomène. Même si le terreau communiste peut aboutir aux crimes de masse, le lien entre doctrine et pratique n'est pas évident, contrairement à ce que dit Stéphane Courtois ". Werth et Margolin reprochent à Courtois son " obsession d'arriver aux cent millions de morts ". N. Werth décompte ainsi quinze millions de victimes en URSS, alors que Stéphane Courtois, dans son introduction, parle de vingt millions ; J.-L. Margolin explique " qu'il n'a jamais fait état d'un million de morts au Vietnam ", contrairement à ce qu'écrit Courtois.
Des auteurs menacent de poursuite l'éditeur avant la sortie de l'ouvrage. Jean-Louis Margolin obtient le changement du titre, qui devait être Le Livre des crimes communistes, et l'adjonction du sous-titre.
Karel Bartosek et Nicolas Werth démissionnent de la revue Communisme fondée par Stéphane Courtois, Bartosek dit protester non contre le livre mais pour refuser " absolument toute approche idéologique et politique de ces souffrances ".
S. Courtois répond que " c'est une équipe entièrement de gauche et qui, parce qu'elle est de gauche, se pose des questions. ""
http://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Livre_noir_du_communisme