Je dédie cette page à Raymond Charbonnier, mon père adoptif, cet homme pieux et si bon qui aimait tant cette terre de Planèze, les gens de ce pays et son pèlerinage à la Vierge dont il nous parlait si souvent. Lescure en Planèze, un haut lieu où l'air est plus pur, la prière plus facile... la piété plus confiante.
Le petit village de Lescure ( Cantal )
Le petit village de Lescure, connu de nos jours pour être l'un des plus importants pèlerinages de haute-Auvergne est situé sur le flanc Est du Plomb du Cantal, sur la commune de Valuéjols. Le village est en fait composé de deux hameaux : Lescure-haut et Lescure-Bas. C'est par Valuéjols que les visiteurs atteignent le plus aisément Lescure. La petite route qui mène au village s'ouvre, à la sortie du bourg, par une chapelle consacrée à la Vierge. Pour le piéton, le chemin qui mène à Lescure paraît interminable bien qu'il ne compte que quatre kilomètres. Il faut, en effet, se hisser de 1074 à 1220 mètres.
Sur une crête, au-dessus de molles ondulations, quelques toits se serrent autour d'un clocher. Nous touchons là aux premiers contreforts du Plomb du Cantal dont la tête arrondie se laisse à peine entrevoir. Plus haut, vers le nord-ouest, s'étend une zone exclusivement pastorale, animée de mai à septembre par les sonnailles des vaches. Rude climat que celui de ce bout de terre de Planèze. En juin, il n'est pas rare de voir encore quelques traînées de neige zébrer les pâturages et les vertes pentes de la montagne.
De Lescure, le panorama ne manque pas sur la grandiose nudité des prairies où règnent la réglisse et la gentiane. Ici, semblent monter à l'assaut du ciel, les vertes croupes du Plomb. Au nord, se dessine finement en bleu sur un ciel plus clair, le lointain massif du Sancy. Mais oeil est irrésistiblement attiré par la Planèze, que l'on domine d'ici dans son ampleur et qui descend vers la riante vallée du Brezons au Sud, fermée au lointain par le plissement de la Margeride et les hauteurs de l'Aubrac.
Lescure, petit village composé de quelques maisons sans caractère disséminées en désordre, aurait pu rester un anonyme petit village, un coin de Planèze oublié, isolé entre les premiers contreforts du massif cantalien et cette Planèze terminant sa course jusqu'aux remparts de la ville de Saint-Flour, vingt kilomètres plus loin... à l'Est.
Mais l'histoire en a décidé autrement. L'histoire ?... ou la légende peut-être...
➥ La légende de Jean Pailler
Le berger Jean Paillé, né à Chambon sur la commune de Paulhac, garde les moutons du village de L'Escure et les conduit au Puech de Besse, lorsqu'à l'heure de midi, en ce jour du 2 juillet 1717, lui apparaît la Vierge qui lui demande de bâtir une chapelle :
" Tu feras bâtir en ce lieu une chapelle où viendront se prosterner des milliers de pèlerins pour demander les uns la santé du corps, les autres la paix de l'âme, tous le bonheur du ciel ". ( Paroles de la Vierge à Jean Paillé le 2 juillet 1717 ).
Jean Paillé se hâte alors de construire un petit oratoire sur le lieu même de cette apparition.
Huit ans plus tard, en 1725, les habitants de Lescure et du voisinage, témoins des faveurs que Marie accordaient à celles et à ceux qui venaient y prier, remplacèrent l'oratoire par une chapelle qui existe encore aujourd'hui et sert de chœur à l'église actuelle.
La nef de cette église fut érigée vingt ans plus tard, et, en 1765, un ouvrier de Murat sculpta les trois retables qui décorent le sanctuaire.
Le pèlerinage de Lescure fut bientôt d'un grand renom mais lorsqu'en 1793, survint la Révolution en ces terres retirées, le sanctuaire fut vendu et adjugé au district de Tanavelle. A force de sacrifices, les habitants le rachetèrent. Il n'en restait quasiment rien. Deux petites cloches avaient été cachées par de courageux fidèles et les profanateurs avaient respecté la statue de la Vierge.
Pèlerinage du 15 Août 2000
En 1804, M. Vidalenc, vicaire-général de Saint-Flour, fit ériger l'église Notre-Dame de Lescure en chapelle vicariale.
La foi, la piété, la générosité des paroissiens ont fait le reste.
L'église actuelle fut consacrée en 1869 et la statue miraculeuse fut couronnée le 14 juin 1934 par Monseigneur Lecoeur, évêque de Saint-Flour.
Aujourd'hui, il est difficile de préciser avec exactitude le nombre de personnes qui s'y rendent chaque année en Juillet et en Août pour y célébrer les fêtes de la Visitation et de l'Assomption. Ces derniers viennent en ce haut lieu de pèlerinage situé aux pieds des montagnes cantaliennes de la France entière et certains... de l'étranger.
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