Si comme tout lecteur je mets beaucoup d’enthousiasme à façonner des piles chancelantes de volumes, tous désirés de longue date – mais dont la lecture sera pourtant remise sine die (la faute à leurs innombrables rivaux), je ne me suis jamais vraiment faite aux PAL des blogs de lecture : la faute cette fois à mes habitudes de rangement, les livres nouveaux venus rejoignant leurs cousins et proches parents (dans le temps ou dans l’espace, selon une organisation à la fois chronologique et géographique). Et à mes habitudes de lectrice : je n’achète que très rarement un ouvrage pour le lire dans l’heure qui suit, je l’achète pour l’avoir à portée de main et m’en saisir lorsque son tour viendra (à une date que l’astrologue le plus expérimenté aurait bien du mal à définir au moment de son acquisition).
Alors, certes, j’ai bien de mini-pals : lorsque je rentre d’une virée aventureuse à G*bert, je fais une belle pile des romans sélectionnés, histoire de les consulter, d’en tourner les pages, d’en gratter les étiquettes, de m’extasier… Quand on me prête des livres aussi, je n’ai pas l’outrecuidance de les ranger dans ma bibliothèque et d’en renvoyer la lecture à des jours incertains.
Mais sinon, je marie allègrement les volumes lus (mais susceptibles de relecture) et les ouvrages aux mystères encore insondés, dans une insouciante promiscuité.
Si Sylvie a exposé de belles mosaïques de piles organisées dans un (dés)ordre tout personnel, je n’afficherai pas le même courage ; pour répondre tout de même à l’aimable Levraoueg, j’ai pris en photo ce qui pourrait constituer l’écume de ma PAL, les livres que le ressac a ramenés à la surface et que mon filet a déposés sur la table du salon. Il faut y voir une sorte de métaphore de l’ensemble de ma PAL : d’accord ?