Cette semaine, l'ICANN a publié un PDF de 150 pages où sont analysées les réactions publiques à la première version du guide des candidatures aux nouvelles extensions.
La nouvelle mouture (changements en rouge) suscite déjà de nombreuses réactions, qui s'ajoutent aux précédentes objections, d'autant plus que selon plusieurs observateurs, les principales problématiques soulevées dans les précédents commentaires ne trouvent pas de réponses satisfaisantes dans ce nouveau document. Pour lequel une nouvelle session de commentaires est ouverte, jusqu'au 13 avril prochain.
Les principales questions en suspens portent notamment sur les coûts des candidatures, les coûts d'enregistrement (avec les risques d'un tarif à la carte...), l'impact des nouvelles extensions sur le marché et les conséquences techniques pour le DNS vu la pénurie d'adresses qui se profile. L'ICANN a donc commissionné des études sur ces points, auprès de consultants externes, dont les résultats devraient être connus et débattus à partir d'avril prochain.
Une autre problématique concerne les IDN (et les considérations légales connexes), ou domaines multilingues, sur lesquels Verisign est également très actif, j'aurai l'occasion d'y revenir. Verisign qui contribuera aux finances de l'ICANN en lui versant 18 millions $ en 2010 (contre "seulement" 12 millions $ en 2009), soit dit en passant...
Mais pour en revenir aux critiques, l'un des plus virulents est certainement George Kirikos sur CircleID :
Il est évident que la supervision du gouvernement (NTIA/DOJ) doit être plus active, et notamment pour ordonner à l'ICANN de cesser totalement son programme "Nouvelles extensions" !Il observe surtout que l'ICANN n'a tenu aucun compte des fortes objections soulevées par la NTIA autant que par le marché.
The need for more active supervision by the NTIA/DOJ is evident, and in particular they should order the cessation of the New gTLD program in its entirety.
Tout le monde ne voit pas les choses de cette manière. En décembre dernier, Antony Van Couvering déclarait à propos de ce dossier :
Il y a de bonnes raisons pour que l'ICANN ne change pas de cap.Michael Palage reconnaît également les mérites de l'ICANN.
There are good reasons ICANN won't change direction.
Toutefois, ce que je retiens de cette nouvelle version, c'est le retard pris sur le calendrier initial, puisque le nouvel échéancier ne prévoit plus la mise en œuvre des nouvelles extensions avant fin septembre 2009, mais selon toute probabilité avant la fin de l'année 2009 (j'en doute...).
Bon, bien que certains s'en soient émus, un délai supplémentaire de trois mois ne change pas grand chose, me direz-vous. Sauf un petit détail : le 30 septembre 2009 expire le JPA, terme au-delà duquel nous en saurons plus sur l'indépendance et l'avenir de l'ICANN, pour qui la transition s'annonce d'ores et déjà délicate...
Le JPA, Accord de projet conjoint, ou Accord de projet commun, est l'aboutissement d'une longue série de protocoles d'accords entre l'ICANN et le Gouvernement des États-Unis, via différentes institutions. Avec dès le début l'intention annoncée d'assurer la transition de la gestion du DNS (système des noms de domaine) vers le secteur privé. Donc, maintenant, que fera la nouvelle Administration Obama ? That is the question...
En décembre, un atelier réunissant près d'une cinquantaine d'experts s'est terminé en proposant un sondage sur l'alternative suivante :
- Est-ce que l'échéance du JPA au 30 septembre 2009 peut représenter un premier pas vers une internationalisation de l'ICANN ?
- Est-ce qu'il vaut mieux attendre avant que les instances compétentes ne mettent un terme au JPA ?
Autant de problèmes sur la table pour la prochaine réunion de l'ICANN, qui se tiendra à Mexico du 1 au 6 mars prochain. Si vous avez des remarques ou des requêtes, vous pouvez les déposez dans la boîte aux questions prévue à cet effet.
Jean-Marie Le Ray
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