Le bouquin vient de paraître dans sa traduction française mais en fait il date de 1984, premier roman de Louise Erdrich et couronné d'un National Book Award. Depuis l'écrivaine a commis plusieurs ouvrages où la voix de la nation Indienne tente de se faire entendre au sein de l'Amérique moderne. Car c'est là le thème principal de son œuvre et donc le sujet de ce Love Medicine qui retrace du début du XX siècle dans les années 30 jusqu'à nos jours les vies de deux familles indiennes, les Lamartine et les Kashpaw. Les personnages se croisent et se décroisent, se rencontrent et se quittent et les femmes en sont les principaux protagonistes, plus fortes et plus aptes à se colleter avec la dureté du Monde.
Un livre écrit par un vrai écrivain, on le sent en le lisant. La construction du roman, les retours en arrière, la chorale des voix qui s'expriment, tout indique une maîtrise absolu pourtant je l'avoue sans honte, j'ai eu beaucoup de mal à rentrer dans le roman et même si par la suite j'ai trouvé certains chapitres remarquables, globalement je n'ai pas réellement pris de plaisir à lire cet ouvrage. Dommage pour moi très certainement.
« Tout se liguait contre lui. Il ne se souvenait plus quand cela avait commencé. Probablement dès le début, depuis toujours, tout s'était ligué contre lui. Il s'appuya à la pente du coffre puis pivota sur le dos. Il tremblait de tous ses membres et sa mâchoire fermée était bloquée. Le ciel était un liquide impénétrable, sinistre et sans étoiles. Il ne l'avait encore jamais compris, mais à présent, parce que deux clés avaient été fabriquées pour ouvrir cette seule voiture, il vit clairement que l'organisation de la vie était truquée et qu'il était piégé. »
Louise Erdrich Love Medicine chez Albin Michel