France - La collision qui s'est produite la semaine dernière entre les satellites Kosmos et Iridium était un événement exceptionnel. Cependant, l'augmentation de la quantité de débris spatiaux en orbite autour de notre planète pourrait favoriser la survenue de tels incidents. Le Centre national d'études spatiales (Cnes) doit ainsi surveiller en permanence 15 satellites en orbite basse, pour lesquels des manœuvres d’évitement sont parfois nécessaires.
Le 10 février dernier, le satellite militaire russe Kosmos 2251, hors service depuis 1995, est entré en collision avec Iridium 33, un satellite de télécommunications américain. Comme le rappelle Fernand Alby, responsable des activités Débris spatiaux au Cnes de Toulouse : "C'est la première fois que deux satellites intacts entrent en collision. Malgré le nombre croissant de débris spatiaux, les opérateurs commencent seulement à se rendre compte de la gravité du problème. Tous n'ont pas la capacité d’effectuer [une] surveillance".
Les ingénieurs du Cnes, eux, veillent, principalement grâce aux données fournies par le réseau de surveillance américain "Space Track". Celui-ci fournit chaque jour des informations sur plus de 12 000 objets et débris, d'une taille minimum de 10 centimètres, permettant d'anticiper d'éventuelles collisions.
Depuis juillet 2007, trois à quatre manœuvres d’évitement annuelles ont été opérées par le Cnes. Iridium n'aura, lui, pas eu la chance d'en bénéficier. "La flotte Iridium est composée de 66 satellites sans compter les satellites de secours en orbite, ce qui génère certainement beaucoup d’alertes. Celle-ci est peut être passée inaperçue", avance Fernand Alby sur le site du Cnes avant de préciser : "On ne pourra jamais éviter toutes les collisions".