En retard d’une génération sur l’usage qui est aujourd’hui fait de la musique et des films, ceux qui prétendent défendre les droits d’auteurs ne veulent pas voir que l’avenir est (entre autre) dans la dématérialisation des œuvres, dans la vente à l’unité (qui permet de n’acheter qu’un seul morceau sans se taper un album de merde à 15€) et dans la suppression des DRM. Et encore, ne parlons pas de la licence globale qui semble inéluctable.
Tous ces changements, déjà présent dans les habitudes de beaucoup d’entre nous, vont obliger les acteurs économiques du secteur à enfin se sortir les doigts du cul. Une bonne chose si le revers de la médaille n’était pas malheureusement, le vote de lois anti-internet, toutes plus liberticides les unes que les autres.
La loi “Création et Internet” dont le Captain aura l’occasion de vous reparler dans les prochaines semaines en fait parti. Alors que le texte commence tout juste à être débattu en commission, Christine Albanel, ministre de la culture et en première ligne dans la défense du projet se voit déjà interpellé par l’excellent site Numérama. Celui ci demande en effet l’ouverture d’une enquête parlementaire afin d’éclairer ses liens avec les lobbys culturels. Même si cette requête a autant de chance d’aboutir que la lune n’a de chance de sortir de son orbite, il est toujours jouissif de soutenir une telle initiative (ca se passe sur ce groupe facebook, que voulez vous, rien n’est parfait).
En suède pendant ce temps la, le procès de TPB continu. Les deux dernières journées de la semaine auront été riches en coups de poings dans la gueule pour l’accusation qui essaye toujours de comprendre comment une organisation aussi bordelique fonctionne. Pour suivre dans le détail ce feuilleton passionnant, suivez les résumés quotidiens sur Numerama et Gizmodo. Evitez par contre le site local de l’IFPI, il vient d’être piraté.
Preuve également qu’aucune mesure de protection des œuvres musicales ne peut être efficace, le dernier album de U2 s’est retrouvé sur le net avant même sa sortie dans les bacs. Il faudra vérifier les chiffres, mais je serai prêt à parier que cet album va bénéficier d’une meilleure publicité qu’aucune campagne de communication à dix millions de dollars ne lui aurait apportée. Si ce n’est pas le cas, il suffira de retrouver les milliers de pirates qui ont déjà téléchargé l’album pour les punir d’une balle dans la nuque. Avec tous les filtres qu’on met en place sur le réseau ça ne devrait pas être bien dur à trouver. D’ailleurs, même l’UMP se fait prendre la main dans le sac, réjouissant non?
Tout est dit ou presque, vous pouvez retourner perdre votre week-end ailleurs.