Mais n’est ce pas réducteur ?
Quand on parle diversité, on imagine que cela doit forcément rimer avec visibilité. Donc avec une dimension ethnique. On confond alors diversité ethnique et sociale.
Le récent vent de diversité qui a soufflé une légère brise sur la vie politique française aurait dû pourtant alerter : on nous avait dit dès le début qu’il s’agissait de la promotion d’une diversité sociale avant tout. Et patatras : dans un récent post sur ce site, je soulignais ce rendez-vous manqué de la diversité. Aujourd’hui, Fadela Amara est toujours aussi absente, Rama Yade on ne sait pas, et Rachida Dati vient de se voir confier une mission de représentation européenne de la France (pour parler poliment).
Alors, plus personne pour porter haut les couleurs de la diversité, auréolé de succès à l’exercice du pouvoir ?
Il y a bien quelqu’un pour incarner la diversité sociale, au top-niveau politique. Ou,
tout du moins, il pourrait légitimement l’incarner.
Il n’a pas le visage séduisant d’une Rama Yade et d’une Rachida Dati, et cela le dessert pour être le héros de la diversité.
Il a davantage l’allure de ses petits camarades, passés par le moule traditionnel des grandes écoles du pouvoir.
La diversité par les classes moyennes
Et pourtant, Xavier Bertrand est bien un vrai représentant de la diversité, le dernier à avoir encore une aura positive dans le microcosme français.
Fils de cadre et d’employé de banque, Xavier Bertrand n’est pas issu des banlieues et d’un milieu modeste, mais des classes moyennes. Pas de grandes écoles, mais un DESS dans une fac de province. Pas de profession prestigieuse -il était agent d’assurances, ce qui n’est tout de même pas donné à tout le monde, mais tranche nettement face aux nombreux avocats (François Fillon, Patrick Devedjian, Jean-Louis Borloo, Christine Lagarde, Nicolas Sarkozy même…).
Et si c’était aussi cela la diversité ?
Moins visible qu’un représentant d’une minorité ethnique, moins spectaculaire qu’une ascension sociale démarrée d’une cité de banlieue pour parvenir aux arcanes du pouvoir…
Mais une histoire tellement plus à la portée de la majorité d’entre nous, ces fameuses classes moyennes dont on ne finit pas de dire qu’elles chutent vers le « moyen-bas »…