" C'est Bartabas qui m'a appelé après mon enregistrement des Concertos italiens de Bach, pour que je les interprète durant son spectacle, dans le théatre antique de Fourvière, à Lyon, en plein air, devant six mille spectateurs. Je craignais de ne pouvoir me concentrer, surtout avec le martèlement des sabots. La rencontre fut d'une violence, d'une intensité unique et d'un silence absolu. La terre volcanique, sur la piste, absorbait tout bruit parasite. Et Bartabas tournait, tournait lentement autour de moi, de plus en plus près, la robe de son cheval effleurant mon dos. Une sensation électrique. Bartabas et son cheval, moi et ma grosse bête à trois pieds avons trouvé des similitudes dans une manière de faire des gammes ou de travailler les animaux. Dans la discipline de soi, aussi. J'aime aller vers d'autres formes d'art, celle des plasticiens par exemple, des acteurs de théâtre avec qui je me produis souvent. Mais sans chercher la fusion, ce mot est un cliché vide de sens. Le vertige, c'est d'entamer un étrange ballet, de se chercher, se renifler, de rapprocher deux épidermes dans un frisson magique. "
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