Le président du MEDEF-Guadeloupe, Willy Angèle, s’inquiète du caractère temporaire de la prime évoquée par Nicolas Sarkozy à l’occasion de sa rencontre à l’Elysée avec les élus d’outre-mer, et regrette le long silence du président de la République, qu’il juge “pesant” dans un entretien au “Figaro” de vendredi.
A propos de la proposition de prime qui pourrait être versée à 45.000 salariés touchant 1 à 1,3 SMIC et qui serait exonérée de toute cotisation sociale, Willy Angèle se montre prudent: “Ce qui m’inquiète, c’est qu’elle est temporaire. La prime semble être une solution pour la sortie de crise que connaît la Guadeloupe, mais elle ne réglera pas les problèmes structurels de pouvoir d’achat sur les bas salaires”, estime-t-il. Et de s’interroger: “Que se passera-t-il dans deux ans lorsque ce dispositif arrivera à échéance?”.
M. Angèle estime de plus que “ce sera difficile” pour les petites entreprises de financer cette prime, qui va “peser encore plus sur leur trésorerie”. A ses yeux, “il faut s’attaquer d’urgence aux problèmes de fond de la Guadeloupe et de l’outre-mer en général, à savoir le développement économique et social”.
Par ailleurs, il juge que la crise en Guadeloupe “aurait effectivement pu être mieux gérée”, et que le “silence (de Nicolas Sarkozy) a été pesant”. “Nous avons eu l’impression d’être au bout du monde”, lance-t-il.
Source : AP (Associated Press)