Bonjour à tous !
Voici la critique de « Planète terreur » le deuxième segment du diptyque « Grindhouse » dont la première partie « Boulevard de la Mort » a été réalisée par Quentin
Tarantino. Ici, c’est Robert Rodriguez, réalisateur du remarqué et assez remarquable « Sin City » qui est aux commandes. Et au final ça donne quoi ? Présentation.
Synopsis : Dans une petite ville, William et Dakota Block, un couple de médecins, constatent que leurs patients sont soudain frappés par la gangrène et affectés par un regard vide et inquiétant... De son côté, Cherry, go-go danseuse, s'est fait arracher la jambe lors d'une attaque. Wray, son ex-petit copain, veille sur elle. Mais Cherry a beau être au plus mal, elle n'a pas dit son dernier mot. Tandis que les malades se multiplient et deviennent des agresseurs enragés, Cherry et Wray prennent la tête d'une armée destinée à empêcher l'épidémie de se propager. Si des millions d'individus sont contaminés et beaucoup succombent, une poignée d'entre eux se battront jusqu'au bout pour se réfugier dans un lieu sûr...
Planète terreur souffre de la comparaison avec le second opus de la saga, c'est-à-dire celui de Tarantino qui, souvenez-vous, avait bénéficié d’une sélection cannoise et d’une critique pour le moins dithyrambique sur ce blog. En effet, là où Tarantino se focalisait sur certains éléments de la culture underground revendiquée et nous faisait par là-même de vraies propositions de cinéma avec le génie (un peu mégalo c’est vrai) qui le caractérise, Rodriguez veut en faire trop. Multipliant les genres, et les faisant exploser dans un joyeux bordel que l’on ne peut qualifier que de jouissif, « Planète terreur » se retrouve bien vite limité, n’apparaissant alors que comme le bouquet final d’un feu d’artifice relativement médiocre.
Cela ne veut pas dire que Rodriguez ne s’investit pas dans son projet bien au contraire. Mais à vouloir trop se focaliser sur les effets « seventies » de la pellicule et sur la « sous-culture » inhérente au projet il en oublie l’essentiel : la rigueur. Du coup le projet multiplie les pistes et les genres tout en perdant simultanément en efficacité. Cependant, il reste de belles scènes et de belles idées à l’image notamment de la prothèse militaire de Rose McGowan. Robert Rodriguez nous livre donc un film « nerd » avec de nombreuses références au cinéma bis. Les plus évidentes sont celles aux films de Carpenter et de Romero. Inutile de vous faire u ndessin pour ce dernier, le film étant infesté de zombies dévoreurs de chair.
Il faut avouer que le spectacle est vraiment répugnant. Il m’a fait me souvenir de mes cours de microbiologie sur les maladies vénériennes et autres pus. Quel bonheur, mais un conseil ayez l’estomac bien accroché car certaines séquences sont vraiment au summum du gore. Le genre est totalement assumé et débridé ce qui donne lieu a des séquences peu ragoutantes mais avec une belle efficacité. On ne s’ennuie d’ailleurs jamais tant le rythme du film est maîtrisé, l’action ne s’arrêtant jamais et le montage nous propose de belles transitions qui favorise cette persévérance. On déplorera tout de même une fin niaise à souhait (mais représentatives des films tels que « femmes en cages » dont le teaser est habilement placé dans le film ?) et plutôt décevante qui vient presque décrédibiliser le film.
Mais bon ne faisons pas la fine bouche, on prend beaucoup de plaisir à regarder le film, on y retrouve toutes les bonnes choses que contiennent les films de cinéma bis : punchlines assassines, gore, action non-stop, effets de surprise et parfois belles idées qui sont concentrées sur les personnages féminins. On appréciera au même titre les prestations courtes mais appréciables de Bruce Willis et Quentin Tarantino himself en soldat zombie pervers fan d’Ava Gardner (ah Quentin, fidèle à lui-même en toutes circonstances !). Mais Rodriguez souffre malheureusement de l’ombre que lui fait son complice de cinéma, son segment étant nettement inférieur à « Boulevard de la mort ». Est-ce d’ailleurs pour cela que l’on retrouve dans le film certains plans que l’on jurerait avoir vu ailleurs ? Je pense au gros plan avec changement de point sur l’aiguille de la seringue qui rappelle la piqûre d’adrénaline de « Pulp fiction ». Si, si souvenez-vous.
Note : 2/5
On ne s’ennuie pas devant ce deuxième volet de Grindhouse qui possède lui aussi ses qualités. Mais malheureusement pour lui il souffre de l’ombre que lui fait le chef-d’œuvre de Tarantino qui lui au moins nous faisait de vraies propositions de cinéma. A réserver aux amateurs du genre.