Décidément, les nouvelles se suivent et j’apprends que Le Conseil d'Etat a annulé la composition du comité de direction du Service public fédéral Finances. Dans son arrêt, le Conseil d'Etat a jugé insignifiante la manière dont s'est attaqué le ministre des Finances Didier Reynders à Coperfin, la réforme de l'administration des finances. Cette réforme faisait partie de la modernisation de la fonction publique et devait rendre les services des contributions plus efficaces et plus personnalisés. Sept ans après le début de cette réforme, le fisc n'est nulle part, indique le Conseil d'Etat, qui conclut que "la réforme Coperfin en est toujours à la préface". "Il y a des patrons pour des structures qui n'existent pas et des structures existantes qui n'ont pas de patron" !!! Et dire que super Didjé est aux commandes des Finances depuis 10 ans, le calcul est vite fait…un problème de plus pour super Didjé.
Les chiffres des budgets 2008 et 2009 sont faux. Selon son service d'étude, Didier Reynders a systématiquement surestimé les recettes des impôts. L'année dernière, l'Etat a perçu au minimum 2,4 milliards d'euros de moins que prévu dans les tableaux officiels.
Ainsi, le budget 2008 plongera pour plus de 4 milliards d'euros dans le rouge. Le budget 2009 ne sera pas mieux loti. Mais c'est le cadet des soucis du ministre des Finances. Pour lui, il n'y a jamais de problème. Même pas si les actionnaires de Fortis ont voté non, à cause d'une manœuvre stupide tendant à utiliser 125 millions d'actions dépourvues de droit de vote. Ce n'était pas son affaire, paraît-il, ce fut une initiative de la banque Fortis elle-même.
Il en porte la responsabilité politique et il ne l'a jamais assumée. Pas plus que la gabegie aux Finances, où, depuis des années, des fonctionnaires démotivés ne parviennent plus à recouvrer correctement les impôts. Ni quand il exagère délibérément les recettes d'impôts. Pas davantage pour son éventuelle ingérence dans le cours judiciaire de l'affaire Fortis, alors que Leterme et Vandeurzen, eux, ont remis leur démission. La liste est longue et non exhaustive. Si un ministre refuse de prendre ses responsabilités, seuls ses collègues de la majorité ou le Parlement peuvent l'y contraindre. Mais cela ne risque pas d'arriver à Reynders. En parfait cynique, il se sait intouchable. Tout ministre peut être remplacé, mais pas celui qui est, simultanément, ministre des Finances, vice-Premier et président du MR.
S'il devait démissionner, le gouvernement tomberait aussitôt. Or on veut éviter à tout prix de nouvelles élections. Tant que courra cette assurance-vie politique, Reynders peut dormir sur ses deux oreilles. Tout malheur lui sera épargné comme l'eau glisse sur les plumes d'un canard.(Tiré en partie dans « Le Vif.be ») Toutes les bonnes choses ont une fin et il faut espérer que dans quelques mois, le verdict des prochaines élections remettra un ministre qui fait preuve de cynisme, d’arrogance et affecté de mégalomanie à sa place une fois pour toutes.
Vivement les élections 2009.