Editions Philippe Picquier
Picquier Poche
Traduit du japonais par Elisabeth Suetsugu
130 pages
Quatrième de couverture: Voici un roman touché par la grâce, celle d'un chat " si petit et si frêle qu'on remarquait tout de suite ses oreilles pointues et mobiles à l'extrême ".Quand un jeune couple emménage un jour dans le pavillon d'une ancienne demeure japonaise, il ne sait pas encore que sa vie va s'en trouver transformée. Car cette demeure est entourée d'un immense et splendide jardin, et au cœur de ce jardin, il y a un chat. Sa beauté et son mystère semblent l'incarnation même de l'âme du jardin, gagné peu à peu par l'abandon, foisonnant d'oiseaux et d'insectes. Tout le charme infini de ce livre tient dans la relation que le couple va tisser avec ce chat qui se fond dans la végétation exubérante pour surgir inopinément, grimpe avec une rapidité fulgurante au sommet des pins gigantesques, frappe à la vitre pour se réconcilier après une brouille. Un charme menacé, car ce qui éveille en nous la beauté et appelle le bonheur est toujours en sursis. Hiraide Takashi, qui est avant tout poète, a insufflé une lumineuse et délicate magie à cette histoire du " chat qui venait du ciel ", son premier roman, largement autobiographique.
C'est la faute à Mimienco, oui! Vous avez bien entendu! Alors que nous nous promenions en librairie, inopinément, nous sommes tombés sur ce charmant livre de poche, dont la couverture est à craquer. Moi qui ne suis pas du tout friande de littérature asiatique car je ne sais jamais quoi lire, voici que Mimienco prend le livre, le feuillete nonchalemment et me dit qu'il a l'air bien. Voyez-vous, Mimienco s'y connaît mieux que moi pour ce genre de littérature; aussi quand je la vis prendre le dit livre, j'ai eu comme une soudaine envie de le prendre aussi. En plus la couverture était si belle. Tout ceci conjugué, me voilà repartie avec un livre bien mimi sans trop savoir si sa lecture allait me plaire...Et bien là, n'ayez aucune inquiétude car oui, Le chat qui venait du ciel est un petit plaisir dont il ne faut pas se priver.
Le roman nous installe dans une atmosphère paisible, emplie d'un charme presque bucolique: une demeure japonaise qui abrite un merveilleux jardin, avec de somptueuses couleurs et un chat. Le couple qui y vit n'a ni enfants, ni animal de compagnie. Pourtant ils vivent heureux. Etrangement, doucement, au fil du temps qui coule et déroule son quotidien imperturbable; le chat qui appartient aux voisins du couple, défile et s'immisce dans leur intimité et leur confort conjugal. Une relation d'amitié et d'amour se crée alors entre Chibi, le nom du chat donné par le couple, et ces deux êtres qui d'une certaine manière refusent l'attachement. Douceur, légereté et poésie se mêlent à merveille dans une écriture délicate et subtile. L'auteur déploie une finesse où l'étrange, l'insoupçonnable devient réel et prévisible. Ce couple qui n'a ni enfants ni animal, se prend d'affection pour ce chat qui véritablement vient du ciel car ce petit être si énigmatique, à l'attitude si changeante et bougonne, leur fait prendre conscience de ce sentiment indéfinissable qu'est l'affection, la réciprocité. Le chat qui venait du ciel est un roman original car dans la proximité des êtres et des choses naît une relation romanesque aussi quotidienne que déroutante. C'est un roman intimiste qui saisit les instants rares, des instants qui ont l'air sans importance mais qui dévoilent la richesse de la vie. Il y a aussi beaucoup de mélancolie et une tristesse palpable, mais Le chat qui venait du ciel fait partie de ces romans japonais où le présent devient onirique et les souvenirs précieux. Un bon roman où légereté rime avec singularité.