Magazine Politique
Le livre est-il capable de résister à la menace du numérique et des nouvelles technologies ? Le livre a un côté « sacré » que ne possède pas l’écran d’ordinateur. On vit une histoire avec le support papier : on l’emmène avec soi, le dévore lorsque les mots accouchés sont passionnants, il vit des tranches de vie en notre compagnie. Objet de décoration incontournable -quoi de plus élégant dans un salon qu’une bibliothèque chargée de livres, d’histoire, d’émotions- et d’habitude de lecture, il se voit de plus en plus concurrencé par les textes numériques. Le réflexe des amoureux du livre est de défendre l’idée que la connaissance, le savoir sont dans les livres. Combien de fois n’ai-je entendu cette affirmation familiale « si le mot que tu cherches n’est pas dans le dictionnaire alors il n’existe pas ». Le Savoir est certes dans les livres mais pas uniquement. Il n’y aurait que des incultes et/ou des ignares sur la Toile ? Cet argument serait une insulte à l’encontre des 40 millions d’Internautes français qui surfent sur le web pour obtenir rapidement et facilement des informations, se documenter, comparer, chercher, s’informer. La vélocité avec laquelle nous pouvons disposer d’une somme prodigieuse d’éléments d’information sur Internet est considérable, les contenus trouvés paraissent illimités. Mais quid de leur authenticité ? La concurrence des modes de lecture réside dans la rapidité d’obtention des informations. Le confort de lecture n’est évidemment pas identique et le coût entre également dans le choix du support choisi. En période de crise, le livre est le premier secteur des loisirs à subir les restrictions budgétaires des ménages. Et pourtant, le Salon du Livre, grand rendez-vous annuel au début du mois de mars au Salon des Expositions de la Porte de Versailles, affiche complet tous les ans et on a jamais autant lu que durant ces dernières années ! La guerre des modes d’utilisation de la lecture n’aura finalement pas lieu : on ne pourra jamais emmener un ordinateur portable sur la plage, ni dans son sac à main, alors qu’un bouquin, compagnon fidèle des nuits sans sommeil, est irremplaçable… Au lieu de les opposer systématiquement ne serait-il pas plus sensé qu'ils se complétent?