Pour revenir avant note de lecture détaillée sur les deux superbes volumes consacrés par la revue l’Étrangère à André du Bouchet, une mine de près de 1000 pages dont on ne finit pas d’explorer les richesses.
Je choisis aujourd’hui le premier texte de cet ensemble, qui est d’André du Bouchet lui-même et qui fait partie du tout dernier travail que le poète a laissé sur sa table, dans l’atelier de la rue des Grands Augustins, en décembre 2000.
Totalité de la tête
Totalité de la tête. tout est ciel. tout est sol
sur le bord
de ce qui est dit, la main pleine de vérité qui, sans cesser
de saisir et d’être saisie, alors a cessé d’être main.main, comme elle prend, qui n’en donnera pas moins, n’est pas une main.
férocité,
terme alors qui ne convient pasla main – pas
une main – et corps à l’arrêt comme, figure de la plénitude
par instant, du papier vide à découvrir.chose
solidaire de ce qui reste lorsqu’on a voulu la saisir,
sans nom, ou qui se dérobe à l’appellation qu’on lui imposera en
la retrouvant devant soi mais, au passage, (toute entière) au
passage elle-même confondue avec le mot ou avec le nom qui a
pu être
tracé, est c’est pour cela que, là faisant corps, nom ou mot aura
de même qu soi toujours une nouvelle fois disparu, laissant à
nouveau sur du rien.
André du Bouchet, in L’étrangère, n° 14/15, 2007, p.7.
André du Bouchet dans Poezibao
(avec notamment présentation des deux numéros de l’Etrangère et conditions pour
se les procurer) :
Bio-bibliographie
d'André du Bouchet
extrait
1,
dossier
L’Etrangère 1,
dossier
l’Etrangère 2 (inédit sur Victor Hugo),
dossier
l’Etrangère 3 (lettre inédite à Paul Celan),
dossier
l’Etrangère 4 (article de Yves Peyré),
Notes
sur la poésie, 1,
index
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