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CONI contre juge espagnol
La justice italienne avait profité d’un contrôle anti-dopage sur son territoire à l’occasion du dernier Tour de France à Prato Nevoso en Italie (merci le Tour !), pour mettre la main sur un échantillon de sang du coureur espagnol. En effet ce dernier n’a jamais pu s’extirper des doutes de dopage des journalistes et du grand public qui planaient autour de lui depuis que son nom avait circulé dans la première liste des sportifs soupçonnés d’être impliqués dans l’affaire Puerto, ce réseau de dopage sanguin organisé mis à jour par la police espagnole en 2006.
On comprend mieux pourquoi, depuis quelques jours, des « rendez-vous professionnels » avaient empêché Valverde se se rendre à la convocation des juges initialement prévue lundi. Car entre-temps est apparue la réaction « indignée » du Tribunal supérieur de justice de Madrid en charge de l’affaire. On peut imaginer que le coureur, et surtout ses avocats, étaient au courant… Peut-être aussi s’est-il donné du temps pour préparer sa défense…
Quoiqu’il en soit, on reste saisis par la différence entre l’assurance du procureur italien Ettore Torri qui déclare que Valverde est impliqué « avec certitude » et en ajoutant être « en possession d’éléments de preuve indépendants des procédures en question (visées par Madrid)» lui permettant «de procéder de manière disciplinaire contre Valverde pour violation du règlement antidopage » tandis que le coureur espagnol s’en tient dans un premier temps à un bien faiblard « je suis innocent ».
Pour rappel, c’est ce même procureur qui avait coincé Ivan Basso il y a deux ans.
Les faits : Piti et la poche de sang n° 18
Affaire Puerto : pourquoi tant de mystère…
Ce fait, s’il est avéré, confirme le mystère de l’affaire Puerto et surtout, l’immobilisme douteux de la justice espagnole qui passe son temps à ouvrir puis refermer ce dossier. Le juge est-il assis sur une bombe sportive nucléaire ? Peut-être car voilà un juge qui dispose de sang, donc du meilleur élément pour confondre des tricheurs puisqu’il suffit de comparer les ADN. Quand on sait que normalement, tous les sportifs sont sujets à des contrôles antidopage, notamment par des prélèvements sanguins, comment se fait-il que rien ne sorte ? Nous avions déjà évoqué quelques pistes ici même…
Plus inquiétant, de nombreux cyclistes sont tombés dès 2006, et pas des moindres : Ivan Basso et Jan Ullrich pour ne citer qu’eux ; et pourquoi que des cyclistes ? Par commodité ?(sport « pauvre » comparé au foot, au tennis…) Et pourquoi pas alors Valverde à l’époque ? Serait-ce parce qu’il est espagnol ?
Tout ceci va relancer – de manière très forte espérons-le – cette affaire Puerto qui s’est enlisée mais qui est loin d’avoir révélé l’ensemble de la liste des tricheurs.
François