C’est au contraire une bouffée d’air frais que nous offre le mensuel « Acteurs de l’Economie » dans sa dernière livraison. L’interview de Luiz Seabra, PDG fondateur du groupe de cosmétique Natura, est révélatrice de ce que peut nous apporter une initiative venue du Brésil et qui remet l’entreprise, et au-delà le capitalisme, au cœur de la vie sociale. Il est rare, en effet, de se trouver face à un homme qui a économiquement réussi tout en portant sur la vie et le monde un regard de philosophe éclairé. Et c’est rassurant. « Ce défaut de la pensée systémique, nous dit-il, cette perte d’une vision d’ensemble de tout un système, de toute une société, Spinoza montre bien qu’il conduisent à des maux tels que l’égoïsme, à la dilution du sens des responsabilité ».
Et Spinoza avait raison, nous en avons la preuve tous les jours. Alors le PDG brésilien a réagi : « nous cherchons des profits quand nos résultats répondent aux principes du triple bottom line, ce doit être bon pour l’entreprise, bon pour toute la société et bon pour la planète ». Un projet exigeant s’il en est et que le groupe Natura semble faire avancer par la force de l’exemple. Un projet porteur d’un système de vie, d’une éthique aussi. Car au fond c’est l’homme qui est mis au centre des choses, l’homme dans sa dimension sociale, l’homme dans chacune de ses fonctions aussi : producteur, ouvrier, consommateur et…